Patronus et souvenirs

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Tom

Tom et ses amis parcouraient les sombres couloirs de l'école. Ils essayaient d'aller le plus discrètement, vers la salle-sur-demande. Ils devaient rejoindre l'armée de Dumbledore, sans se faire prendre par Ombrage et ses larbins. La présence même de Matthew rendait l'action presque impossible.

« - Harry nous apprend quoi ce soir? » Demanda son ami un peu trop bruyant.
« - La création d'un patronus... » Lui répondit Morgane.
« - Mais vous les filles vous gérez déjà ce sort?
- Oui mais tais-toi. » Chuchota Iseult plus amusée qu'énervée.

Elle portait fièrement son uniforme de Poudlard avec le blason de Poufsouffle. Tom était impressionné par la rapidité avec la quelle les membres de sa maison l'avaient adoptée. C'était comme si elle avait toujours été là. Et sa présence avait de nombreuses conséquences. C'était comme si Morgane, Matthew, Iseult et lui avaient toujours été l'électron libre de Poudlard. Ils faisaient figure d'exception. Ils ne mangeaient jamais à la même table. Pour la première fois depuis longtemps, un Gryffondor, une Pousouffle et une Serdaigle osaient pénétrer le territoire des Serpentards. Ne pouvant pas passer leur temps ensemble dans leur salle commune, ils avaient élu domicile à la bibliothèque ou à une des fenêtres à son entrée. Ils n'étaient pas particulièrement bruyants, mais Tom savait qu'on commençait à les remarquer. Et même au sein de l'A.D, ils dénotaient.

Faire partie de ce groupe était une grande fierté pour eux, chacun pour des raisons différentes. Les autres membres leur faisaient confiance et ils étaient parfaitement intégrés, même Tom. Le jeune homme sans grandes surprises, avait trouvé des craintes et de la méfiance dans les yeux des adolescents, de la peur même dans ceux des plus jeunes. Certains avaient essayé de le cacher, mais tous, même Hermione, avaient senti la vague glacée du regard vert de Tom. Ils furent percés à jour, plus qu'ils ne l'auraient souhaité. Cependant, la confiance que ses trois amis plaçaient en lui, empêcha toutes manifestations contre son admission. Il prouva, bien que son orgueil l'empêchait de chercher à plaire, qu'il était digne d'être l'un d'eux. Et ce qu'il voyait dans les yeux des autres membres, après plusieurs nuits de rendez-vous secrets, le rendait fier.

Ils constituaient véritablement un groupe de résistance. Les membres de cette petite communauté s'échangeaient des regards entendus dans les couloirs. La peur avait petit à petit fait place à l'excitation.

Le soir même, Harry devait leur apprendre à invoquer un patronus. Les filles s'étaient entêtées à réussir ce sort quelques mois plus tôt, mais ni Matthew ni Tom ne les avaient suivies.

*****

"- Pense au souvenir le plus heureux que tu ais dans tes tiroirs. » Lui expliqua Morgane. « Visualise-le, imprègne-toi de ce souvenir et lance ton sort. Tu dois imaginer que le souvenir suit la puissance de l'enchantement, comme si tu voulais l'avoir devant toi."

Harry avait chargé les filles de leur apprendre le sort. Il était débordé avec ses autres élèves. Des animaux de fumés commençaient déjà à apparaître au fil des cris d'émerveillements. La pièce était nimbée exceptionnellement d'une atmosphère très enfantine et insouciante tant le sort ne paraissait pas au premier abord être un sort de combat.

Iseult lui lança un regard d'encouragement. Tom ferma les yeux et se concentra. Trouver le souvenir le plus heureux que nous ayons est une tâche des plus difficiles. Une image s'imposa à son esprit. Il se remémora chaque détail et:

"- ex pecto patronum!"

À ces mots se matérialisa, devant lui, une fine salamandre faite de fumées bleues. Elle tourna près du patronus chouette de Morgane, s'attarda au-dessus de Matthew, qui tentait lui aussi de se concentrer, et finit sa course vers Iseult et son ours de fumé. Il avait réussi.

"- Du premier coup! Du premier coup Morgane ! Ce n'est pas possible !" S'exclama Iseult plus admirative que fâchée. Elle partit avec Morgane dans une sorte de mi-colère-mi-éclat rire.

Si elle savait. Si elle savait que c'était son souvenir la cause de ce petit miracle. Le souvenir de ce sourire, son sourire, quand elle lui avait tendu la main pour la première fois et la première. D'un coup tout devient net dans son esprit. Il voyait tous les détails de sa beauté : sa chevelure un peu emmêlée pleine de reflets d'or, son visage sans maquillage doux et déterminé... Ce qu'il lui devait, ce qu'elle lui avait apporté lui arrivèrent en pleine tête. Amitiés, courage, confiance. Enfin il se rendit compte de la sensation indéfinissable qu'il ressentait quand ses yeux se posaient sur lui. 

Si elle savait...

Si elle savait

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