Il fait noir dehors. Il est tôt. Quelqu'un qui me ressemble me regarde fixement dans le miroir. Elle pince la peau de mon ventre, me tourne et me tourne encore. Elle tente de regarder les aspérités et les marques . Son regard perçant ne fait que fusiller mon corps, lui trouvant mille défauts, mille problèmes et mille solutions malsaines. Elle continua encore un moment puis me suivit dans la salle de bain. Elle continua à me scruter plus encore dans la glace, à tirer sur la peau de mon visage. Mes joues devinrent rouge à son contact pourtant je ne pouvais pas arrêter ces mains.
Elle s'en alla un court instant quand je m'assis sur le carrelage froid. Je fixai autre chose qui entra à ce moment-là dans mon champ de vision. Une machine plate, objet de ma hantise depuis si longtemps. Ma main s'approcha lentement, hésita pendant un moment mais elle se résigna à le placer au milieu des catelles noires. En essayant de fuir le regard inquisiteur de la fille dans le miroir, je montai sans regarder le chiffre entre mes pieds.
Quand enfin le courage vint ouvrir mes paupières, un torrent de larmes embuèrent mes yeux. Elle aussi semblait triste quand je tournai la tête. Sans rien considérer de plus, je quittai la salle pour dormir.
Car je n'étais que bonne à ça.
Dormir.
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Promenades
KurzgeschichtenRecueil de divers textes courts écrits au fil de l'inspiration. (publications de trois nouvelles par semaine, lancement le dimanche)