La suite de la route descendait dans un creux assez prononcé. Il faisait beau mais surtout il faisait chaud à cause de la pollution qui stagnait dans l'air de la capitale. Mon amie s'arrêta alors, voulant prendre une photo de ce creux. C'est vrai qu'il y avait une atmosphère particulière à cet endroit précis. Pourtant, rien de particulier se tenait dans cette rue : pas de musée, pas de magasin, pas d'attraction, de statue, de graffiti, d'art, rien. Pourtant cet endroit à l'apparence toute simple, valait la peine d'être admiré.
On s'assit donc sur le trottoir chaud, dans l'optique de profiter de cette rue calme. La ville continuait plus bas, plus loin, s'étendait dans l'infinité de l'horizon. Le ciel aujourd'hui semblait sans nuage. Sa lumière éclairait de manière diffuse les immeubles aux façades rousses, desséchant les quelques palmiers dont les feuilles s'affaissaient misérablement depuis la barrière d'un jardin. La route noire contrastait grandement avec le seul véhicule parqué là : Un bus jaune. Pas un bus de travail, non non, un de ces bus qu'on voit sur de vieilles photos quand notre tante nous parlait de son tour du monde. Tu vois quel bus ? Voilà, c'était ça. Un véhicule tout simple mais qui portait sûrement pléthore de souvenirs. On décida de s'approcher un peu de lui, pour l'admirer un peu plus, prendre des photos de ce tacot qui tenait encore debout. On se rapprocha encore, essayant de voir les souvenirs à travers les fins rideaux. Soudain, un des habitants du véhicule se redressa en un sursaut. On prit nos jambes à notre cou, étouffée par le rire et le ridicule de la situation. On continua notre route vers l'horizon, pensant au fait que nous aurions au moins un souvenir drôle à raconter à notre tante.
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Promenades
Storie breviRecueil de divers textes courts écrits au fil de l'inspiration. (publications de trois nouvelles par semaine, lancement le dimanche)