Promenades

Une cicatrice

Elle faisait peur. Un regard glacé qui fixait ton âme, une stature imposante, des bras croisés, elle semblait toujours attendre quelque chose, quelque chose qui n'arriverait jamais. Elle ne parlait pas. Elle ne bougeait que très peu. Elle nous regardait toujours, nous fixait jusqu'à nous faire douter de notre conduite. J'en ai vu aller confesser, comme si elle avait découvert ce qu'ils avaient fait. Elle portait ses cheveux très court, tellement court que ses tatouages semblaient visibles sur son crâne. Mais ses vêtements de combat noirs, lourd, ses bottes de combats masquaient l'entier de son corps, un simple bloc sombre avec une tête effrayante dessus. 

Mais le plus effrayant, plus effrayant que son regard perçant, que son corps habillé d'obscurité, était son oeil vide. Un trou noir, béant sur le côté droit de son visage. Un vide profond qui dégoutait. Personne n'osait maintenir son regard à cause de cette particularité. Même les chefs de la résistance fixaient leurs pieds quand ils discutaient rarement avec elle. Il ne se fermait jamais. Mais surtout, ne jamais la regarder de trois-quart. JAMAIS. Les parois roses de cette cavité pulsaient. 

Plus par dégoût que par véritable autorité. Tous la respectaient