Beauté malade

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Mais quand j'arrivais à l'hôpital psychiatrique, seule et solitaire, je ne pus parler pour un long moment à la réceptionniste qui attendait que je lui dise ce que je voulais. Mais je n'arrivais pas à formuler ma demande, je la fixais et elle, elle devenait de plus en plus impatiente. 

Et finalement, elle me tendit un crayon et un post-it sur lequel j'écrivis le nom de ma génitrice. Elle m'indiqua sa chambre. Et quand elle me vit, elle sourit et arriva en face de moi, à travers une vitre sur sa chambre, avec des trous pour la laisser respirer. 

Elle s'extasia devant les brûlures dans mon cou, disant que je suis devenue magnifique grâce à elle. Que tous les hommes viendraient me demander en mariage. Elle frappait dans ses mains sautillant un peu comme une petite fille contente de son travail. Moi, je retenais mes larmes. J'essayais de ne pas voir son bonheur. Je ne lui parlais pas, je l'observai comme j'observais un singe dans un zoo, ravi d'avoir attrapé une banane de la main de son dresseur. Elle commença à crier pour attirer l'attention des soignants : 

- Regardez comme ma fille est belle avec ces marques ! C'est moi qui a fait ça ! Je suis tellement fière de l'avoir aidée. Et ils voyaient d'énormes marques rouges que je ne pouvais pas cacher car le tissu irritait mes cicatrices récentes. Ils fixaient avec horreur une jeune femme victime d'une femme malade, alors je sortis la tête basse. 

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