La porte de sa chambre claque et Khalid grommèle. Il fait jour mais il veut encore dormir. À cette heure-ci il devrait être sur les terrains d'entraînement à l'arrière du palais mais son précepteur n'est pas revenu, ni l'intendant et dès que les domestiques ont remarqué l'absence du second homme, ils se sont empressé de venir solliciter le jeune prince.
Cela fait donc plusieurs jours qu'il se débrouille seul au palais. En l'absence de la court royale, les portes du palais sont fermés et aucune doléance n'est entendu. Les administrateurs et la plupart des ministres travaillent dans des bâtiments extérieurs aux palais et n'ont aucune raison de rendre visite au prince. L'intendant administré toutes les servitudes des jardins aux écuries en passant par les ménages et les cuisines. Les gouvernants qui dirigent le personnel se sont rapidement rendu compte qu'il n'y avait plus personne pour les payer et sont venus s'adresser à lui les uns après les autres.
Khalid n'a pas accès aux coffres du palais ni aux carnets de compte et quand bien même il ne serait absolument pas combien payer, qui et comment, il a fait de son mieux pour gagner du temps, en mettant le plus de monde possible en congé et en elucidant les questions des gouvernants. Heureusement que la garde du palais n'est pas gérée par l'intendant mais par un général qui répond directement aux ordres du roi et dont les gages sont versés de façon mensuelle. Sinon Khalid aurait sans doute eu aussi à gérer une insurrection et il n'est définitivement pas prêt pour ça.
Quoi qu'il en soit la situation lui est très inconfortable. Il a fait venir la chef de la garde du palais et lui a commandé de ramener l'intendant, pour le moment l'homme est introuvable. Il a raison de se terrer, abandonner son poste est grave et il encourt de lourdes sanctions. Lui et Jeiran risquent leur vie à avoir déserté le palais et abandonné Khalid alors que le roi et la reine sont en déplacement. Il espère chaque jour le retour de ses parents pour qu'enfin la situation redevienne normale.
Le petit dragon sur son lit s'agite et recule en grognant. Une de ses pattes vient rencontrer son pied, mais ce n'est pas ça qui pousse le jeune prince à ouvrir les yeux. "Khalid ! Que s'est-il passé ? Que fais-tu encore couché ?! " Le jeune garçon se redresse immédiatement. La voix grave de son père a tonné dans sa chambre.
" Baba ! Vous êtes revenus ! Jeiran est parti et l'intendant aussi j'ai demandé à Delaram de le retrouver mais ...
- Calme-toi Khalid. Parle plus lentement et fait sortir Perle avant que ta mère ne la voit ici." L'homme s'est penché sur le dragon une main tendue pour l'attraper par la peau de son cou comme il en a l'habitude avec la petite wyvern.
"Non ! Baba ! ..."
Trop tard, le dragon a vivement fait claquer sa mâchoire. Le jeune prince se retient de crier en plaçant une main sur sa bouche. Les réflexes du roi sont impressionnants et Khalid est surpris de voir sa main toujours là alors que le petit dragon continue de reculer sur le lit en grognant.
"Khalid qu'est-ce que c'est ?!"
Il est évident que son père ne peut plus confondre l'animal avec une wyvern. De la fumée lui sort des naseaux et ce n'est pas bon signe. Khalid saute en avant sur le dragon pour placer ses bras autour de sa mâchoire et l'empêcher de faire une très grosse bêtise.
Placé au-dessus d'elle, il la sent se transformer par à-coup pour se dégager de lui en raccourcissant son museau avant d'écarter ses bras et le reste de son corps d'un coup d'épaule écailleux. Elle file du plus vite qu'elle peut hors de son étreinte, lui marchant dessus au passage et se précipite sous son lit. Khalid se presse les côtes là où il a pris un coup en levant les yeux vers son père.
"Khalid explique-moi ce qu'est cette créature et ce qu'elle fait là ?
- C'est un dragon... Baba, je sais que ... mais... c'est pas ce que tu crois.
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Princes & Dragons
ParanormalKhalid n'a pas peur de sortir seul dans la rue. Au contraire, il se sent bien plus en sécurité au milieu d'une foule qui ne le reconnais pas, qui ne devine pas son statut de prince et ses origines à moitié fodlanaise, qu'au cœur du palais où il a l'...