Khalid a avalé une collation sur le pouce, avant de reprendre ses entraînements. Au petit matin l'air est encore frais et vivifiant. Une cour d'entraînement a été aménagée un peu à l'écart des jardins près des écuries. De là il peut observer, à quelques étages plus hauts, par la fenêtre des appartements de sa mère, Byleth se faire coiffer. Cela va durer une grosse partie de la matinée. Il s'entraine seul en attendant qu'un nouveau précepteur lui soit désigné et chaque matin il peut voir sa mère s'occuper longuement de l'enfant. Lorsqu'elle devra se rendre à ses réunions avec les ministres de son père elle la lui amènera et Byleth restera dans ses pattes jusqu'à ce que sa mère ait à nouveau un moment de libre. Il roule des yeux, ennuyé avant de reprendre ses exercices.
Le palais est à nouveau grouillant de monde. Le personnel est revenu, bien évidemment, mais avec ses parents, c'est aussi toute la cour qui a réintégré les quartiers des invités. Toute la noblesse frivole d'Almyra est là. Ils cherchent à s'attirer les faveurs de son père, à récupérer des terres, de l'or, de l'influence. Beaucoup sont là usant des charmes de leurs femmes et de leurs filles afin de chercher à corrompre le chah. Son père n'a jamais pris de second épouse et il est inenvisageable qu'il prenne de maitresse. Sa mère n'a accepté de le suivre, de quitter sa famille, ses terres, son pays qu'à la condition d'être la seule et l'unique. En échange, elle est d'un indéfectible soutient pour son père. Elle est haïe par beaucoup et plus encore crainte, mais c'est la meilleure alliée du roi et son père a déjà pris à parti Khalid un jour pour lui expliquer qu'épouser sa mère était certainement la meilleure décision de sa vie.
Résultat il n'est pas seul sur les terrains à s'entrainer. Deux jeunes, peut-être âgés d'une quinzaine d'années, échanges des passes à l'épée en l'observant du coin de l'œil. Ils sont plus âgés que lui, plus grand, visiblement plus fort, et comme les autres, ils évitent de croiser son regard afin de ne pas avoir à entamer la conversation. La compagnie du prince à la différence de celle de ses parents n'est pas recherchée. Khalid sait pourquoi. Du moins il en a déduit la plupart des raisons.
Si sa place d'héritier était assuré il serait tout autant courtisé que n'importe quel autre membre de la famille royal. Mais à chaque étape de sa vie, à chaque fois qu'Auramazdâ a était interrogé sur son destin, tout indiqué qu'il ne succèderait pas, qu'il ne réussirait pas l'épreuve, qu'il n'était pas protégé par le Dieu juste. À son premier anniversaire, il n'a pas choisi le sceptre. À son cinquième anniversaire, lorsqu'il a eu a sauté par-dessus un petit banc de feu, pour montrer son courage et que leur dieu veillé sur lui, il a chuté et s'est brûlé au genou. À ses dix ans, la wyvern qui a éclose de l'œuf qu'il a choisi s'est avéré handicapée. Il a douze ans maintenant et est plus petit que les autres garçon de son âge et très maigre pour un garçon, trop.
Tout le monde juge sa physionomie trop frêle pour réussir l'épreuve et personne ne pense qu'il succèdera à son père. Il est respecté, étant le fils du chah, mais les jeunes plus prometteurs attirent bien plus l'admiration des autres membres de la cour. Il déteste être comparé à eux et préfère se tenir le plus loin possible de toute cette foule qui le traite de tout façon comme un étranger.
Une porte s'ouvre, de l'autre côté se tient la reine et devant elle Byleth. L'enfant trottine jusqu'à lui. Il lui montre du coin de l'œil un banc où elle part sagement s'assoir alors que sa mère s'en va sans un regard pour lui.
Au déjeuner, Assis à table, Khalid observe la petite manger sans aucune manière, au début cela l'amusait. Maintenant le moindre de ses gestes maladroits, l'ennui. La fillette engloutit ses assiettes se servant régulièrement d'un couteau, volé en cuisine, pour porter la nourriture à sa bouche. Couteau que sa mère passe son temps à lui confisquer et ceux sans jamais s'énerver contre la petite.
Byleth tourne la tête vers sa mère et la fixe jusqu'à ce que son regard attire celui de la reine. Lentement sa mère essuie les commissures des lèvres de la fillette en lui demandant ce qu'elle veut. Khalid serre la mâchoire en lâchant la fine tranche de pain pita qui lui sert de couvert, l'appétit coupé.
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Princes & Dragons
ParanormalKhalid n'a pas peur de sortir seul dans la rue. Au contraire, il se sent bien plus en sécurité au milieu d'une foule qui ne le reconnais pas, qui ne devine pas son statut de prince et ses origines à moitié fodlanaise, qu'au cœur du palais où il a l'...