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Rêves 2-2020

Elle était assise face à moi, verre d'eau à la main. Elle allait dire quelque chose mais s'interrompt soudainement. Elle observe quelque chose sur sa-non, sur ma chemise rayée. Celle que je lui ai prêtée. Sur le poignet.

"-Oh, zut..."
C'est là que je le vois. On dirai qu'il y a une trace sur le vêtement.
"-Je crois que j'ai tâché ta chemise... Enfin bref, tant pis."
Elle reprend son monologue mais je ne l'entends plus. Les yeux rivés sur cette tache qu'elle a fait sur ma chemise. Je suis à deux doigt de me jeter sur elle en hurlant. Mais quelque chose me retient, je suis comme bloquée.
Je reste immobile.

~

Une soirée de plus. Pas encore comme celles d'avant, mais comme celles de ces derniers temps, en appel. Ce soir là, quand j'arrive, ils sont déjà tous là. Ils semblent plus nombreux que d'habitude. Dès que je me connecte, la musique un peu trop forte envahit mes oreilles. Le temps de baisser le son et je les entend chanter Live and let die. L'un d'eux chante plus fort que les autres. Ils ne m'ont pas vue mais ils s'amusent bien ce soir.
Alors sans leur dire bonjour, je les accompagne tout simplement, en murmurant.

~

Cela faisait longtemps. Mais cette fois, nous étions sur les canapés d'un bar ou d'une boîte de nuit. Ou plutôt, tu étais sur le canapé, j'étais sur tes genoux. Je jouais avec tes cheveux, tu entourais ma taille de tes bras, collé à moi. Je te disais que j'aimais bien tes petites mèches, et tu t'es contenté de sourire.

D'un coup, elle est arrivée de nulle part ; je ne pensais pas qu'elle serait là mais au fond, je n'étais pas très étonnée. Tu semblais l'attendre, t'es levé, et je suis tombée par terre. Le temps que je me relève, elle était déjà assise près de toi, tu tenais ses mains dans tiennes et approchait ton visage du sien, les yeux illuminés. Sans réaction, je me suis assise à distance raisonnable cette fois, et nous avons commencé à discuter. Elle avait besoin d'un couteau, a-t-elle dit, et l'image d'une personne se l'enfonçant dans le ventre me rappela que j'avais moi-même besoin d'une hache. Toujours dos à moi, tu lui a proposé de lui donner ta hache, puisque tu en avait une en réserve et que ça serait déjà ça. Sans attendre sa réponse, tu a imprimé les feuilles qui devaient lui permettre de l'obtenir. Elles ont atterri à l'autre bout du canapé. Il y en avait trois. J'étais allée les chercher et j'observais ce qui était écrit, mais tu m'a arraché le papier dont elle avait besoin pour lui donner en la gratifiant d'une caresse sur la joue. Dans ta générosité, Tu m'a fais signe de garder les deux autres feuilles.

C'étaient une carte et une liste qui indiquaient tous les endroits en France où je pourrai me procurer une hache par moi-même.