Rêves 1-2019

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Des soldats courraient autour de moi pour ce précipiter vers mon père, qui essayait de fuir par la rivière. Soudain, j'ai vu Wickham tirer. La balle a atteint sa cible, et l'a tuée sur le coup.
Tremblante de rage, sous le choc, j'ai empoigné le fusil à côté de moi, et après une hésitation, j'ai appuyé sur la détente. Mais je n'était pas assez haute en grade pour tirer, et l'assassin est parti en direction de la ville, indemne. Je l'ai suivi à travers la foule.
Lorsque je l'ai rattrapé, il était avec son supérieur. Je l'ai abordé sans préambule pour lui demander une faveur.
"Quelle faveur ?" me questionna-t-il.
"Montez-moi en grade."
"Eh bien, en voilà de l'ambition !" intervint son supérieur.
Je voyais dans les yeux de Wickham qu'il ne pouvait rien me refuser. Il était fortement épris de moi, ça n'était un secret pour personne.
"Très bien, mais à une condition."
"Je vous écoute ?"
Il se rapprocha de moi, et chuchota à mon oreille :
"En échange, je veux... Un secret."
Sans un mot, j'ai hoché la tête et je suis partie en direction de l'église pour la cérémonie.

Je savais que par "secret", il voulais que je lui révèle quelque chose sur moi. Espérait-il par là que je lui avouerai mon amour ? Il pouvait attendre longtemps. Après ce qu'il avait fait, mes sentiments envers lui n'étaient autres qu'un désir de vengeance. Mais j'allais bien respecter cette condition...
L'église était vide, mis à part une table ronde où deux ours en peluche étaient posés. Les trois chaises qui l'entouraient étaient destinées à la famille royale.
Un cercle de la même taille que la table était tracé dans le sol, à sa droite.
Tout le monde était prêt pour le début de la cérémonie. Une fille qui était passée avant moi venait de terminer.
Je suis entrée dans le cercle et je m'y suis agenouillée.
La statue sacrée qui était au fond de l'église se leva et se dirigea vers moi, suspendue dans le vide. Du sang coulait à flot de sous sa robe, se répandant sur le sol.
Je savais que les gens autour de moi ne voyaient rien de ce que je voyais, malgré tout c'était étonnant de constater leur absence de réaction.
En arrivant devant moi dans le cercle, la statue arrêta de saigner, devint toute blanche, et ses traits s'adoucirent pour laisser place à un visage enfantin. Elle commença à me parler très bas.
Ne comprenant pas, je lui demandais de répéter ; elle s'arrêta alors de parler et me toisa d'un air méprisant en soupirant.
Puis elle repris un air souriant et continua plus fort comme si de rien n'était.
À la fin, elle tendis la main, et j'y posai la mienne en souriant.
La vision disparu, et un troisième ours, plus petit, apparu et se leva sur la table. C'était celui de la petite fille de la famille.
L'assemblée s'étonna, mais cet élément ayant peu d'importance pour moi, je ressorti dans la rue principale pour chercher Wickham. Il ne fut pas difficile à trouver : il m'attendait un peu plus loin.
Je m'avançais vers lui en souriant.
"Cette révélation risque de vous chagriner. Votre supérieur ne vous aime pas beaucoup, je le crois."
Mon "secret" ne parut pas le satisfaire, car alors que je repartais en quête d'un fusil, il passa son bras autour de ma taille pour me retenir violemment. De sa main libre, il attrapa mon poignet ; et posa ses lèvres sur les miennes en me serrant fermement contre lui.
J'ai tenté de le repousser, mais il me tenait trop bien. J'ai soudain cessé de me débattre et j'ai senti mon cœur s'affoler.
Son baiser était si doux, si troublant, et j'y répondis presque inconsciemment. Il se détacha lentement de moi, et je sentis encore son souffle contre mes lèvres.
Il sourit, et c'est là que je compris qu'il m'avais bel et bien arraché un secret. Malgré ma fierté et ma rancune contre lui et ses actes, je n'étais pas du tout contre un baiser. Et il l'avait compris bien avant moi.
Il s'en alla, satisfait, me laissant seule et déboussolée. Mais il savait que je reviendrais vers lui un jour.

~

C'était le jour de l'épreuve de mathématiques. J'étais très stressée, et mon retard n'a rangeait rien à la situation. Heureusement, je n'étais pas seule : deux ou trois autres personnes de ma classe marchaient avec moi vers la salle prévue.
Lorsque je suis arrivée devant, j'ai constaté que le reste de la classe n'y était pas : la salle était vide et noire. J'ai alors demandé aux autres étudiants qui avaient l'air aussi étonnés que moi :
"Euh... C'était pas ici ?... Ils sont où les autres ?"
Ils ne savaient évidemment pas mieux que moi, alors nous avons commencé à fouiller chaque salle de chaque couloir et chaque recoin de chaque niveau de notre immense lycée. Et immense, ce n'était pas peu dire : c'était un large carré comptant près d'une dizaine d'étages.

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