Seventeen 🌾

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PDV Izuku

- Par où commencer... Shoto ferme ses yeux en disant cela. Quelques secondes silencieuses s'écoulent avant qu'il ne les réouvre et ne dise d'une faible voix, Il y a dix ans... Ma mère, mon frère Touya et moi étions impliqués dans un accident.

Un silence s'installe de nouveau que je n'ose briser. Quoique je ne veuille dire en ce moment serait déplacé donc je décide d'attendre qu'il continue, sans le presser. Ses cheveux dansent doucement au rythme du vent. Ses yeux ne voient pas les passent autour de nous, ils reflètent quelque chose de nostalgique, mais en même temps mélancolique. Cette dualité dans son regard me fait comprendre que ce qu'il s'apprête à me dire ne risque pas d'être facile. 

- L'été de mes huit ans... Mon plus grand frère Touya venait de terminer le lycée et nous avons décidé de lui faire une surprise chez nous. Mon père avait encore du travail à faire, alors ma mère est allée cherché Touya pendant que Fuyumi et Natsuo préparaient la surprise. J'avais accompagnée ma mère pour aller chercher Touya. Je me souviens encore de sa surprise quand il nous a vu devant son lycée. Je ne me souviens plus de ce que nous avons discuté mais le chemin du retour était très joyeux. Mais... 

Son regard se baisse sur ses mains et il croise ses doigts fortement. Il prend une grande inspiration et expire lentement. ...Quand la voiture s'apprêtait à entrer dans un carrefour, un chauffard dans un camion avait brûlé son feu rouge et avait foncé droit sur nous. Mon frère était assis à ma droite, derrière ma mère.

Ses mains commencent à trembler. Je pose ma main sur les siennes et il l'empoigne fortement. Son geste me fait mal mais j'endure et je sers encore plus ma main dans les siennes. Je dois lui montrer que je suis là, que je l'écoute. Touya a dû se rendre compte que nous allions être percutés car il m'avait pris dans ses bras juste avant l'impact. Les airbags ont explosé, des cris se faisaient entendre, une odeur de fumée commençait à se faire ressentir...

Il garde cette fois-ci le silence plus longtemps. Je ne me souviens de rien de bien précis après l'impact, on m'a dit que je m'étais évanoui. Quand je me suis réveillé, j'étais dans un lit d'hôpital. Fuyumi lisait près de mon lit. Aussitôt qu'elle a remarqué que j'étais éveillé, elle a commencé à appeler le médecin, les yeux remplis de larmes. Des infirmières et des médecins ont commencé à m'ausculter, à vérifier si je répondais. J'étais très confus... Je me rappelle que Fuyumi pleurait à l'extérieur de la chambre et que Natsuo était apparu à ses côtés. Mon père était toujours absent donc je n'étais pas surpris de ne pas le voir. Mais je ne voyais pas ma mère et Touya. Quand j'ai posé la question à l'infirmière la plus près de moi, ils m'ont tous regarder en silence. Fuyumi a recommencé à pleurer encore plus, Natsuo avait recouvert son visage de sa main.

Un sourire amer se dessine sur son visage. C'est drôle comment je me souviens des expressions de chacun. Il caresse le dos de ma main. Ce n'est pas le moment mais je ne peux m'empêcher de frissonner légèrement sous ses douces caresses. Je regarde nos doigts entrelacés alors qu'il continue. J'ai découvert plus tard que ma mère avait de graves blessures et était passée par plusieurs opérations. Elle a dormi très longtemps. Les médecins ont dit que les traces de cet accident pourront disparaître un jour. Elle est toujours en train de se rétablir. Au début, elle n'allait pas bien du tout. Elle faisait des crises tous les jours et ne pouvait dormir la nuit. Mon père a recruté les meilleurs médecins et psychologues pour la guérir. Ca a duré plusieurs mois. Elle a recommencé à mener une vie à peu près normale deux, trois ans plus tard seulement. Aujourd'hui, elle va mieux. Bien que des séquelles physiques sont restées, son esprit est beaucoup plus calme et elle sourit comme avant. 

Il s'arrête. Je le regarde fermer les yeux, comme s'il avait besoin d'une pause. Des cris et des rires résonnent autour de nous, les feuilles d'arbres frémissent au-dessus de nos têtes. Shoto ouvre ses yeux après un moment. Ses yeux sont calmes, mais ses sourcils sont légèrement froncés. Il essaye de dire quelque chose plusieurs fois mais finalement n'arrive pas à dire quoique ce soit. Le voyant comme ça, je ne peux m'empêcher de serrer un peu plus fort ses doigts. Inconsciemment, un murmure m'échappe.

You're mine, IzukuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant