1.

134 14 158
                                    




Un énième réveil au son de ma radio qui me hurlait de me lever pour aller travailler. Je sortis de mon lit pour aller manger mon habituel petit déjeuner composé de muesli avec, parfois quelques fruits secs, du lait et sans oublier le verre de jus d'orange qui allait avec. Je découpais les fruits pour mon jus que je mettais directement dans une machine qui m'avait coûté une petite fortune mais qui fonctionnait du tonnerre.

Pendant que l'engin tournait, je mis dans mon bol du muesli que je mangeais rapidement. Une fois l'appareil stoppé, je versais le liquide dans un verre que je bus d'une traite.

Je me dépêchais de m'habiller et partis en direction de ma voiture pour me diriger vers la circulation parisienne. Je quittais mon quartier du VIIIe arrondissement et tournais à l'angle.

Une nouvelle journée dans la grisaille s'annonçait. Il avait beau n'être que sept heures quarante-cinq du matin, les routes étaient déjà bouchées. Cette vision m'énerva mais, comme je ne pouvais qu'attendre, je pris mon mal en patience.

Dans les voitures, je vis des personnes qui m'étaient semblables. Des parisiens agacés de devoir, eux aussi, aller travailler. Il fallait dire que la température n'aidait pas. De gros nuages gris surplombaient Paris.

Quand, enfin, ma voie avança, je poussais un soupire de soulagement et me dirigeais vers la rue de mon travail.

Quand j'entrais dans le hall, la réceptionniste me salua et me fit un signe de la main.

« -Bonjour madame Bérenger, j'ai le journal de ce matin et du courrier pour vous.

-Bien, merci Éveline. Bonne journée. »

Je lui adressais un sourire et allais en direction de l'ascenseur. Mais forcément, à cette heure-ci il était bondé. Je détestais cet appareil. Et ma claustrophobie n'arrangeait rien.

Je me faufilais sur le côté et j'observais les gens autour de moi.

Je pouvais apercevoir deux femmes et le patron de l'entreprise. Son costume gris était d'une coupe remarquable. Il l'avait sûrement fait sur-mesure tant il était grand. Il devait mesurer un peu moins de deux mètres. Il remarqua que je le détaillais et il me sourit. Je baissais la tête, honteuse de m'être fais surprendre.

Le petit « pig » de l'ascenseur m'annonça que j'étais arrivée à l'étage de mon bureau.  Je passais rapidement entre les gens pour sortir de l'appareil et  me dirigeais vers mon bureau.

Celui-ci se trouvait à l'avant dernier étage, le dernier étant destiné au patron de Fashion France. Mais le mien n'était pas mal non plus. Avec une belle baie vitrée qui donnait sur Paris, je pouvais apercevoir les passants et les véhicules tout au long de la journée.

À peine avais-je le temps d'enlever mon manteau, de poser mon sac à main et ma mallette que quelqu'un frappa à la porte.

« -Entrez ! »

La personne qui poussa la porte n'était autre que Édouard, mon assistant.

Il était petit, il mesurait dans le mètre soixante-cinq et était bien plus âgé que moi. En effet, sa quarantaine lui avait déjà amené beaucoup de plus de cheveux blanc que la normale. Il avait de petits yeux bleus et une forme de visage atypique qui le faisait ressembler à une fouine. Sa petite taille accentuait son apparence rabougris.

De ce que je savais, il avait une femme qu'il aimait et deux enfants de quinze et dix ans. Alors certes, Édouard n'était pas parfait, il aimait un peu trop les ragots et il était d'une curiosité sans égard mais je lui faisait confiance et il ne m'avait jamais déçu.

T'apprendre à aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant