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  Les jours passèrent.

Mes nuits étaient de plus en plus courtes et mes cauchemars de plus en plus insistants et horribles. J'arrêtais de compter le nombre d'heures de sommeil que je perdais, comme j'arrêtais de vouloir savoir quelle heure il était.

Je perdais toute notion du temps. Mangeant un bout au beau milieu de la nuit et dormant en pleine journée.

Même Jules m'avait envoyé plusieurs messages pour me dire de rester chez moi après l'agression. Il était même venu me voir pour prendre de mes nouvelles. Il avait été très attentionné. Il était resté avec moi un après-midi pour laisser du temps de libre aux autres.

Mais là encore je ne disais rien. Je l'observais taper sur son clavier d'ordinateur ou répondre à des appels importants. Parfois il m'informait de la situation de la boîte mais cela me passait au dessus. Je ne voulais qu'une seule chose. Je ne pensais qu'à une seule personne. Et il ne m'avait pas donné de nouvelles depuis bientôt une semaine.

Il m'arrivait de paniquer en me demandant où il dormait ou avec qui il était. Mais cela était mineur comparé au chagrin que je ressentais. Pas une seule fois je ne pouvais fermer les yeux sans voir son visage.

J'étais enfermé dans une prison où mon gardien n'était autre que mon cerveau qui, sadiquement, m'envoyait des flashbacks de ma relation avec Tobias.

Il s'amusait à m'envoyer des images de nous à Québec ou dans le début de notre relation. Cette torture mentale me faisait tout aussi mal qu'une torture physique.

À un moment, Jules me demanda s'il pouvait me laisser seule pendant quelques heures. Il avait un rendez-vous de la plus haute importance.

J'acquiesçais mais il me fixa. Peut-être il avait peur que je sois redevenue en enfance et que je ne sois plus capable de me gérer seule. Il quitta l'appartement quelques minutes plus tard après m'avoir répété qu'il revenait dans pas longtemps.

Mon téléphone sonna et une photo de ma mère apparue sur l'écran. Après une seconde d'hésitation, je décrochais.

« -Coucou ma chérie, comment vas-tu ?

-Salut maman... Quoi de neuf ? »

Ma voix se fit enrouée et je regrettais aussitôt d'avoir décroché.

« -Tout vas bien ma puce ?

-Oui ne t'en fais pas, j'ai dû chopper un rhume... Comment vas-tu ?

-Ça va... Ton frère traverse une période difficile en ce moment... Je pense qu'il est un peu perdu. Ça lui ferait plaisir de te voir. Pourquoi ne viendrais-tu pas dans le sud ? Ça fait longtemps que tu n'es pas venue.

-Je sais maman, je suis désolée... Je suis débordée en ce moment et... »

Ma voix vacilla et je me retins de repartir en crise de larmes.

« -Je ne pense pas que ça soit possible en ce moment. J'ai beaucoup de boulot. D'ailleurs de doit te laisser. »

Je raccrochais avant même qu'elle n'émette une objection. Mes larmes coulaient déjà sur mes joues. Je les séchais et me mouchais bruyamment.

On toqua à la porte et je me levais difficilement pour aller ouvrir. Ce devait être Jules qui revenait de son rendez-vous. Il fallait d'ailleurs que je me remette en selle pour le travail mais je n'avais pas la force. L'appel que je venais de passer avec ma mère prouvait à quel point j'étais encore instable.

J'ouvris la porte et quelle ne fut pas ma surprise de découvrir Tobias.

***

Yooooo ! Comment allez-vous ?

Chapitre très (trop ?) court mais je ne me voyais pas ajouter la suite maintenant. Je veux vous faire un peu mariner ;D

Alors, que pensez-vous de la situation ? À votre avis, pourquoi Tobias est-il revenu ?

J'ai hâte de voir vos réactions !

Clem

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