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Le lendemain, quand mon réveil sonna, j'étais déjà debout, habillée et prête à partir. La nuit avait été affreuse, le stress de l'article et la colère vis-à-vis de Tobias avaient renvoyés le sommeil d'où il venait.

J'arrivais dans mon entrée et vis Tobias toujours affalé sur la moquette de mon salon. Cette vision m'irrita et je claquais la porte en sortant. J'entrais dans la circulation et arrivais à mon bureau à sept heures.

On toqua et Édouard entra dans mon bureau. Lui aussi avait mauvaise mine. Sa veste de costume n'était pas repassée, sa cravate penchait vers la gauche, sa barbe n'était pas rasée et ses yeux possédaient des cernes proéminents.

Il posa la multitude de dossier sur mon bureau et me tendit différents books pour des mannequins. Il repartit aussi vite qu'il était venu, sans un mot.

Je m'assis à mon bureau et commençais à feuilleter les portraits des nouveaux talents tout en regardant mes mails. Les collaborateurs s'étaient enflammés en accusant le directeur USA de viols et d'abus sur mineur(e)s. Plus je lisais la presse à ce propos, plus les chances que ceci ne soit qu'une « rumeur » s'amenuisaient.

Il fallait faire quelque chose. Quoi, je ne savais le dire, mais il le fallait. La courbe ne faisait que baisser, les consommateurs se désabonnaient et des personnalités publiques soutenaient le mouvement de prise de parole.

Quand l'heure du rendez-vous vînt, je sortis de mon bureau et pris l'ascenseur pour aller à l'étage en-dessus de mien.

Quand j'arrivais au dernier étage et m'avançais vers le bureau du directeur qui prenait tout l'étage. Claire, son assistante, se précipita vers moi. Elle m'annonça que le directeur n'était pas disponible.

Je la dévisageais. Ses lèvres refaites formaient un sourire hautain. Claire rêvait depuis toujours d'être ma supérieure. De toute les façons. Son rêve ultime était de se marier avec le directeur pour enfin pouvoir être quelqu'un d'« important ».

J'ignorais si elle était au courant de ce qu'il se passait mais ceci était une situation de crise. Et je n'avais pas le temps pour ce genre de chose. Je respirais un coup pour me calmer.

« -J'ai rendez-vous avec lui Claire. »

Elle m'accorda un regard mauvais et serra sa mâchoire. Elle me rétorqua que l'ordre venait de lui-même, et que sous aucun prétexte elle ne me laisserait passer.

Elle serra ses bras contre sa poitrine énorme et refaite. Sa chemise blanche laissait voir son soutien-gorge rouge et sa jupe courte menaçait à tout moment de se déchirer tant elle était serrée. Ses talons de strip-teaseuse lui donnaient quinze centimètres de plus à son pauvre mètre soixante.

J'allais ajouter quelque chose quand la porte du bureau s'ouvrit. Le directeur se trouvait dans l'encadrement, adossé à la porte de façon nonchalante.

« -Ce n'est rien Claire, madame Bérenger n'est pas un rendez-vous comme les autres. »

Elle lui fit un sourit béat en laissant apparaître ses dents d'une blancheur de pub de dentifrice. Elle se retourna vers moi et ses yeux m'envoyèrent des éclairs tout en se décalant d'un pas pour me laisser passer.

Je lui souris et me demandais comment le directeur pouvait la supporter.

J'entrais dans le bureau et il referma la porte derrière moi. Il m'invita à m'installer et en fit de même. Il observa promptement son ordinateur avant de revenir à moi. Les mains croisées sur son bureau, il paraissait calme.

À l'inverse de mon assistant, ses vêtements étaient propres et bien repassés. Sa barbe était fraîchement rasée et aucuns cercles noirs entouraient ses yeux.

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