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Nous attendîmes un moment puis nous dirigions vers la piste de décollage. Notre avion était petit, avec sûrement une trentaine de personne à l'intérieur.

Je m'assis et Tobias vînt à mes côté avant de passer son bras par dessus moi.

Je lui souris et l'avion démarra. Il commença à rouler et s'envola au bout de quelques minutes. Plus nous montions, plus le sol me paraissait loin et les voitures minuscules.

Une hôtesse me proposa un journal et je lui pris en la remerciant. Je me tournais vers Tobias et je vis qu'il s'était endormi. Il devait être crevé de ce voyage. En plus du décalage horaire, il devait continuer ses cours à distance et travailler toute la journée.

Après un bâillement de ma part, je décidais de l'imiter et de fermer les yeux.

L'avion se posa au bout d'une heure quarante de trajet et une hôtesse dut nous réveiller moi et Tobias.

Nous sortîmes de l'aéroport et trouvions un taxi pour nous emmener dans le centre-ville. Nous quittâmes la zone pour traverser des quartiers résidentielles avec de jolies petites maisons. Elles étaient toutes semblables avec leurs petits bouts de jardin mais l'on s'y sentait bien. La vue de ses maisons m'apaisait. J'aperçus rapidement une famille sortant de l'une d'elle. Deux enfants en sortirent en courant dans tous les sens.

Mon regard alla instinctivement vers mon ventre. La pensée d'avoir un enfant ne m'avait encore jamais traversée l'esprit malgré les rappels incessants de la société.

Combien de fois avais-je reçu une publicité pour un test de grossesse ou de la bouillie pour enfant ? Même mon gynécologue m'avait rappelé que j'atteignais le moment idéal pour fonder une famille.

La société voulait que je devienne mère, mais pas moi. Ou du moins pas tout de suite. Je venais à peine de me poser avec une personne que j'aime, je ne voulais pas brûler les étapes.

Pendant un moment de folie, je m'imaginais passer ma vie avec Tobias. Comment serait notre maison ? Quelle serait la tête de nos enfants ? Oh je suis sûre qu'ils seraient magnifiques, avec les cheveux de Tobias et mes yeux marrons...

Mais, voulais-je vraiment une maison ? Je ne m'étais jamais posée la question. Je m'étais toujours bien sentie dans mon appartement.

Quelques mois en arrière, il m'aurait été inconcevable pour moi de quitter la capitale. Mais après tout, pourquoi pas. Si jamais j'avais des enfants, ils seraient bien heureux d'avoir un bout de jardin. Et les maisons avec un peu d'espace verts à Paris coûtaient chères, très chères.

Le véhicule s'arrêta et cela mit fin à mes pensées. Je sortis et remerciais le chauffeur gentiment. Tobias me rejoignit et m'embrassa tendrement. Il me prit la main et m'emmena dans les différents recoins de la ville.

Nous visitions les différents quartiers avec Tobias qui me donnait tous les détails de l'histoire de la ville de Québec. Là encore, elle grouillait de touristes qui s'arrêtaient à chaque coin de rue pour prendre une photo.

Certains se prenaient en photos, d'autres étaient assis dans des cafés et dégustaient diverses spécialités québécoises, mais la majorité d'entre eux flânaient dans les boutiques ou dans les rues... Nous décidions de les imiter et de s'installer à un petit restaurant.

La journée fut très agréable et nous profitions de la ville jusqu'aux crépuscule. Le ciel avait de merveilleuses teintes orangers et l'air était chaud pour ce début de mars.

Je tournais mon regard vers Tobias qui avait des étoiles dans les yeux. Son sourire d'enfant provoquait des jolis fossettes qui faisaient fondre mon cœur à chaque instant.

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