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   La journée du lendemain se déroula rapidement. J'avais opté pour une jupe crayon couleur camelle avec un col roulé noir près du corps. Des bottes en faux cuir accompagnaient le tout et un manteau de la même couleur que le haut m'aidait à résister au froid.

Au bureau, les maquettes des nouveaux numéros venaient d'être imprimées et l'on pensait déjà aux prochaines saisons. J'avais entre mes mains le numéro de Mars/Avril de l'année prochaine et le thème était le style ethnique. Je le feuilletais avec la plus grande des attentions et notais tous les détails incorrects que je trouvais.

Cette maquette irait ensuite à Jules pour qu'il valide ou non mes objections et on le ré-imprimera pour, à nouveau, modifier certaines choses.

Bien sûr, celui-ci était incomplet car certains articles n'avaient pas été rédigés mais on pouvait apercevoir la trame principale du magazine.

Les motifs étaient très complexes et colorés, associés à de longs colliers de perles et de plumes. Je ne trouvais pas ça spécialement joli mais la mode était une inlassable répétition...

Quand je rentrais du travail il était vingt-deux heures. Tobias était dans sa chambre entrain de faire je ne sais quoi, pendant que je prenais à repas sur le pouce. Je me démaquillais et allais me coucher rapidement sans l'avoir vu de la soirée.

Ce ne fut que bien plus tard dans la nuit, quand je l'entendis crier et que j'allais à sa rencontre. Il était encore endormi et je dus le secouer pour qu'il se réveille de son cauchemar.

Il ouvrit ses yeux humides et prit quelques secondes pour se rendre compte qu'il ne rêvait plus. À ma grande surprise, il se jeta dans mes bras après quelques secondes d'hésitation.

Je mis mes bras autour de lui et le cajolais comme un enfant. Je pouvais sentir ses muscles crispés et entendre ses sanglots qui s'échappaient, malgré lui, en un bruit rauque. Je passais ma main dans ses cheveux et sentis sa respiration se calmer. Je savourais ce contact humain que nous avions plus eu depuis longtemps.

J'ignorais la cause de ses terreurs nocturnes mais elles devaient être sacrément sévères pour le mettre dans ses états.

Il releva la tête après s'être essuyer les joues et me regarda d'un air déboussolé.

« -Ne me laisse pas seul... Ne pars pas à New York... »

En prenant conscience de ses paroles je resserrais mon étreinte et posa ma tête sur la sienne.

« -D'accord, dis-je d'une voix douce, on va trouver une solution. »

Il hocha la tête en silence et nous rentrâmes dans son lit pour nous rendormir calmement.

Le réveil de Tobias sonna une heure plus tard que le mien. Quand je vis le sept sur le cadran, je mis un peu de temps à réaliser que j'étais en retard. Je me levais précipitamment et filais sous la douche que je pris en une minute, chronomètre en main.

J'enfilais une robe en laine avec des collants noirs et fis une tresse rapide pour maintenir mes cheveux. J'appliquais du maquillage sur mon visage et quittais l'appartement au pas de course.

En arrivant, je me faufilais discrètement dans mon bureau et bus mon café d'une traite. La journée s'annonçait chargée, j'avais déjà plusieurs magazines sur mon bureau, des mails en attentes et je devais trouver une solution pour Tobias.

Je fis le tri de mes mails le matin et loupais ma pause déjeuner pour analyser les nouvelles maquettes. On m'amena également les magazines des confrères pour comparer et améliorer le notre.

Quand vingt heures arriva, je terminais mon travail et respirais enfin. Je pris le temps d'admirer La Défense pendant la nuit.

On voyait des immeubles sombres avec des milliers de petites lumières. Je me disais que, peut-être, quelqu'un au même moment que moi, observait la Ville Lumière. Cette ville que je connaissais depuis maintenant tant d'année et qui, encore aujourd'hui, continuait de m'impressionner.

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