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Les jours passèrent et le scandale eut de moins en moins d'effet sur la courbe du magazine. Néanmoins, il restait encore du travail et je dus m'y atteler avec patience. Le retour d'Édouard a été du pain béni pour moi car je savais que je pouvais me reposer un peu sur lui en lui faisant confiance. Margot avait été adorable mais je me sentais obligée de vérifier si elle n'avait rien oublié.

Quand mon téléphone sonna vendredi à dix-neuf heures en pleine réunion, je me demandais qui cela pouvait bien être. Je m'excusais et sortis de la salle pour ouvrir le message que je venais de recevoir.

Ma sœur. Elle m'envoyait un message pour me dire qu'elle arrivait à la gare dans trente minutes.

J'ouvris grand les yeux en lisant cette information et courais en direction de mon bureau pour récupérer mes affaires. Comment avais-je pu l'oublier ?!

Je pris mon sac et mes affaires et allais au pas de course en direction de la voiture. Je m'engageai dans la circulation bondée et pris la direction du premier supermarché. Je m'y stoppais et achetais le minimum pour pouvoir nourrir deux bouches en plus. Cet arrêt me prit du temps car je ne possédais rien chez moi.

Je ne mangeais presque rien et Tobias faisait de même. Nous avions tous les deux le point commun du stress, celui-ci arrivait à nous enlever la faim dans les situations difficiles.

Je ressortis une vingtaine de minutes plus tard et roulais en direction de la gare St- Lazare.

J'arrivais devant la gare, je vis ma sœur et son copain attendre devant la gare dans le froid. Je mis les warnings et m'arrêtais. Je descendais et pris ma sœur dans mes bras. Je saluais son conjoint et les aidais à mettre leur valise dans le coffre pendant que des voitures klaxonnaient derrière. Je leur fis un signe et montais au volant du véhicule. Les deux tourtereaux se mirent à l'arrière et je démarrais pour sortir.

Je regardais ma grande sœur de vingt-huit ans dans le rétro et lui demandais de ses nouvelles.

En l'écoutant, je détaillais discrètement ma sœurette. Elle possédait des cheveux courts et noirs, un sourire enfantin malgré la trentaine, des sourcils assez épais et un nez que toutes les stars pourraient payer des fortunes pour avoir le même.

Ses vêtements étaient composés d'un jean simple, d'un tee-shirt à motifs, de ballerines à bas prix et d'une doudoune noire.

Ma sœur ne me ressemblait pas du tout, nous étions opposées en tous points. J'étais châtaine elle était brune, j'avais les yeux marrons, les siens possédaient une jolie nuance d'azur, j'étais grande, elle était petite... En bref, nous ne nous ressemblions pas tant que cela.

Elle rigola et serra la main de son compagnon, Mathieu. Lui aussi était bien différent de ma frangine, il était blond aux yeux bleus et avait un teint très légèrement mat.

La circulation était bouchée et un petit silence s'installa. Ma sœur regarda à travers la fenêtre et observa la ville remplie de pollution.

La route se déboucha bien plus tard et nous arrivâmes une trentaine de minutes plus tard à la maison.

J'ouvris la porte et les invitais à entrer. Tobias sortit de sa chambre en jogging noir, pied nus, les cheveux mouillés et ma sœur hurla de surprise.

Un son que je n'avais jamais entendu sortir de la bouche de Tobias se produit, il ria. Bien que cela ne fut pas le plus grand éclat de rire, un rire s'échappa de ses lèvres.

« -Je fais si peur que ça ? », dit-il en retrouvant son sérieux

Ma sœur s'excusa, mal à l'aise et se tourna vers moi avec un regard signifiant que je lui devais des explications.

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