______________________________________________________________________________
Ce chapitre aborde des sujets sensibles et difficiles, notamment les violences domestiques physiques et psychologiques.
______________________________________________________________________________
Hajime ne se souvient pas précisément de l'enchaînement des événements une fois qu'il a passé la porte d'entrée. En revanche, ce qui reste gravé dans sa mémoire est le regard inquiet de son ami ainsi que la sensation de sa main effleurant la sienne. Une tentative pour le retenir vouée à l'échec compte tenu du regard plus qu'insistant de la femme postée un peu plus loin. Parcourir la distance sans se retourner lui a serré le cœur et ça a été avec un léger hochement de tête qu'il a indiqué à Tooru de s'en aller. Le protéger de ce qu'il peut se passer à l'intérieur de la maison est la priorité d'Hajime, qui souhaite lui épargner le cauchemar éveillé qu'il sent se profiler à l'horizon.
Et le brun a eu raison d'insister pour que l'autre parte. La porte passée, tout est devenu flou. Le premier reproche est tombé, suivi par les cris, la violence et l'enfer. Hajime se souvient juste avoir parcouru la distance jusqu'à sa chambre en tentant de se défendre face aux remarques acerbes d'Akane. Et puis, l'univers s'est retourné contre lui, ses sens ont été embrouillés par les perceptions ayant déferlées sur sa personne, ce qui l'entoure semble avoir laissé place à la sensation d'une puissante brûlure sur sa joue et de sifflements dans ses oreilles. Une voix qui s'est élevée de façon incessante, toujours plus dans les aigus et toujours plus stridente, des meubles qui ont raclé le sol, des objets qui se sont brisés avec force. Le déferlement de la haine a commencé au sein de la maison du brun dont le corps se recroqueville contre le mur de sa chambre. Lui-même ne sait même plus comment il a fini dans cette position. Tout ce qu'il sait, c'est que son être entier le lance, en particulier le bas de son dos et son visage. Liquide poisseux qui coule le long de ses lippes et de ses pommettes, mains tremblantes posées sur le parquet dont la fraîcheur le rappelle à la réalité en plus des morceaux de verre picorant sa peau. De longues minutes où le sang bat contre ses tempes et durant lesquelles sa tête bourdonne sans arrêt. Il perçoit à peine la voix de sa mère qui retentit plus loin qui semble lui ordonner de ranger le bordel suivi d'une porte qui claque. La solitude reprend sa place en un silence pesant.
Il reste comme ça durant un temps qui lui semble infini, entouré des débris de sa chambre. Une pièce dont l'ameublement rejoint plus la destruction qu'autre chose. Les rares cadres et miroir auparavant accrochés sur les murs gisent éclatés sur le sol, son bureau s'est retrouvé déplacé par la force des choses, son lit sans dessus dessous, son téléphone en miette tout comme son ordinateur. Même ses affaires de cours n'ont pas été épargnées, des feuilles volant un peu partout dans la pièce.
Et Hajime craque dans cette apocalypse à son échelle. C'est d'abord un sanglot qui traverse son corps, un soubresaut parcourant ses muscles. Viennent ensuite l'accélération de sa respiration, les reniflements persistants et les larmes qui montent dans ses orbes. Un morceau de verre qui rentre un peu plus dans sa peau et c'est le déclenchement d'une longue série d'angoisse, de peur, de douleur mais surtout de pleurs, encore et toujours. Joues trempées au bout de quelques minutes à peine, lamentations et gémissements qui s'échappent un peu plus chaque seconde. Tout fait mal alors que le plus gros de la tempête est passé, comme si le poids de ses agissements et de leurs conséquences s'abattait sur ses épaules.
Sa tête dodeline pour se laisser tomber vers l'avant. Le brun tente de prendre une grande inspiration, sans grand succès. J'ai l'impression que je vais imploser. Une pensée plus que vraie quand son bras bouge doucement pour essayer de trouver une meilleure position. La douleur jaillit tandis qu'un petit 'putain' non contrôlé lui échappe. Il faut pourtant que l'adolescent se lève pour panser ses plaies et ranger autour de lui mais la force l'abandonne. Plus tard, je ferai ça plus tard. Et c'est sans résister qu'Hajime se laisse aller dans l'inconscient, rejoignant les ténèbres à bras ouverts.
VOUS LISEZ
𝑭𝒂𝒄̧𝒂𝒅𝒆 | 𝑖𝑤𝑎𝑜𝑖
Fanfiction« Le lycéen ressent l'arrivée d'Oikawa comme l'ouverture d'une porte sur un monde léger et tranquille, sur un air frais et agréable qui caresse son âme. Une vague de nouveauté dans son esprit solitaire, gangrené par les remords et torturé par un fut...