Hajime n'a jamais autant stressé de sa vie qu'à cet instant précis. Enfin si, il l'a déjà fait mais l'adolescent a actuellement l'impression qu'il est à deux doigts de s'effondrer tellement ses jambes sont flageolantes. La pression monte progressivement, au fur et à mesure que les mètres sont parcourus. Son établissement scolaire se dresse au loin, tous comme les lycéens stationnant devant pour discuter entre eux. La reprise des cours s'est déroulée trois jours plus tôt et, pour différentes raisons, n'a pas été illuminée par sa présence. Mais rester plus longtemps chez lui aurait forcément éveillé les soupçons de ses professeurs et il n'a eu finalement pas le choix que de retourner au lycée.
Il lâche un soupir qui ne transperce pas le masque noir qu'il porte sur le visage, ce dernier lui permettant de cacher sa joue désormais violacée tirant sur le vert. L'espoir de pouvoir garder le morceau de tissu le tiraille trop pour son propre bien, Hajime sachant que ses professeurs l'obligeront à le retirer en classe. Et puis, rien qu'en s'approchant de la grille, le brun peut sentir les regards des autres lycéens s'accrocher à son visage, suivis par des petits murmures sur son passage. Les interrogations semblent aller à tout va tout comme les rumeurs engendrées par elles. Entre son absence lors de la reprise ainsi que le morceau de tissu sur son visage, ces dernières sont servies sur un plateau d'argent. Mais Hajime avance, il avance droit vers le bâtiment en réfléchissant à la manière dont il va devoir s'y prendre pour éviter que son groupe d'amis ne lui tombe dessus et n'empirent sa situation encore une fois, comme si elle n'était pas déjà assez critique.
Cela lui rappelle leur visite dix jours auparavant. Le brun est resté bien caché derrière sa fenêtre, essayant de capter des bribes de la conversation se déroulant devant la porte. Des morceaux de phrases incompréhensibles se sont enchaînés pour laisser place à un silence terrifiant pendant une vingtaine de minutes. Et puis des pas lourds et pressés dans les escaliers, la porte de sa chambre qui s'est ouverte en un fracas monstre puis une nouvelle douleur cuisante qui s'est écrasée contre sa joue déjà blessée, le tout complété par des insultes, des menaces mais aussi la raison pour laquelle il ne 'répond pas au téléphone', à savoir qu'il a attrapé la grippe et qu'il ne fait que dormir. Un mensonge comme un autre qui ne marchera cependant plus à l'instant même où les autres remarqueront ses blessures au visage. Tout cela me prend la tête. Impossible de fuir Oikawa puisqu'ils sont dans la même classe et il ne peut pas sécher les cours. Tiraillé entre l'administration et sa mère, l'adolescent ne sait pas trop quoi faire hormis que de se laisser porter par les événements tout en s'efforçant de cacher les raisons de son silence et de son absence. Plus facile à dire qu'à faire.
« Pas de masque dans l'établissement. » Lui somme un pion lorsqu'il passe les grilles.
Hajime lui lance un regard glacial avant de finalement obtempérer. La réaction de l'adulte quand il aperçoit sa joue lui provoque un haussement de sourcil. Entre les yeux écarquillés et la bouche entrouverte due au choc, Hajime est servi. Il en profite d'ailleurs pour littéralement fuir et s'enfoncer dans la horde de lycéens où il peut retrouver un peu d'anonymat.
Le trajet jusqu'à sa classe est plutôt tranquille étant donné que l'adolescent est rentré relativement tôt dans le bâtiment tandis que ses camarades se regroupent devant. Tant mieux, cela l'arrange amplement et avec de la chance, Oikawa arrivera en retard et ne pourra donc pas le soumettre à un interrogatoire. Il lui faut à peine cinq minutes pour retrouver son éternel pupitre, sortir son bouquin déjà largement entamé – un nouvel emprunt ne devrait pas tarder – et se plonger dans sa lecture en ignorant royalement ses camarades arrivant et dont les regards glissent sur son visage. Des murmures retentissent avant qu'Hajime ne lève ses pupilles glaciales sur leurs possesseurs, les stoppant dans leur lancée.
« Sales vipères... » Marmonne le brun en retournant à son ouvrage.
Cependant, le calme avant la tempête se dissipe quand une voix qu'il ne connaît que trop bien retentit. Ses épaules se crispent naturellement et son visage se tourne comme par réflexe vers le nouvel arrivant en pleine conversation avec leurs camarades. Oikawa semble rayonner à leurs côtés et c'est dans sa contemplation que le brun ne peut empêcher son regard de s'adoucir. Il m'a manqué putain. Toutes ses résolutions pour tenter de l'éviter volent au passage en éclats quand leurs pupilles s'accrochent, comme aimantées les unes envers les autres. Le châtain, précédemment en pleine conversation, a cessé de répondre. Une tension dans l'air qui s'installe entre les deux adolescents tandis que les témoins les observent sans réellement comprendre ce qu'il se passe devant leurs yeux. Ou bien si, ils savent exactement les enjeux mais ne cherchent pas à s'interposer – ils ont bien trop peur d'Iwaizumi dans tous les cas.
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𝑭𝒂𝒄̧𝒂𝒅𝒆 | 𝑖𝑤𝑎𝑜𝑖
أدب الهواة« Le lycéen ressent l'arrivée d'Oikawa comme l'ouverture d'une porte sur un monde léger et tranquille, sur un air frais et agréable qui caresse son âme. Une vague de nouveauté dans son esprit solitaire, gangrené par les remords et torturé par un fut...