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Ce chapitre aborde des sujets sensibles et difficiles, notamment l'homophobie et les violences domestiques.
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Tooru n'a jamais couru aussi vite de toute sa vie. C'est comme si on lui avait mis des moteurs sous les pieds ou bien des ressorts. Il court à toute allure, sa respiration est difficile, ses muscles tiraillent. Mais il avance, encore et toujours, jusqu'à se retrouver dans son propre quartier. La douleur dans ses poumons est presque insupportable, il ne prend pourtant aucune pause. Tant qu'il n'aura pas sorti son copain de cet enfer, Tooru ne s'arrêtera pas de remuer ciel et terre.
Il revoit encore ses yeux lui demandant de l'aide, lui hurlant de ne pas le quitter. Et puis ses mots, ses mots. Putain. J'ai l'habitude. A quel moment un adolescent de seize ans a visiblement l'habitude de se faire descendre six pieds sous terre avec des mots remplis de haine et des gestes violents ? Ce n'est cependant pas le pire pour le châtain, mais plutôt de se rendre qu'il n'a absolument rien fait pour l'aider. Durant des mois, les signes ont été devant ses yeux, le narguant sans pour autant qu'il ne mette la main sur leur essence. Pourquoi Hajime n'a jamais été au club, pourquoi il ne parle pas de sa famille, les marques sur son corps, ses réactions parfois excessives. Tout ça prend désormais sens et le châtain s'insulte mentalement de ne pas avoir creusé plus auprès du plus petit. S'il ne l'avait pas découvert là, quand alors ? Aurait-il fallu qu'Hajime se retrouve à l'article de la mort pour qu'il réagisse ? Cette pensée est bien trop effrayante, si bien que l'adolescent secoue vivement la tête pour ne plus y penser. Se laisser distraire alors que son petit-ami est dans une situation de danger est une mauvaise idée en plus de cela.
La porte de sa maison claque quand il l'ouvre. Tooru ne prend même pas la peine de retirer ses chaussures, bien trop paniqué et pressé. Il doit absolument trouver ses parents et leur parler de ce qu'il a vu. Ainsi, il grimpe les escaliers quatre à quatre, provoquant un maximum de bruit. Les protestations de sa sœur aînée lui parviennent, il doit probablement la déranger devant son feuilleton favori.
Ses pas le guident dans l'étage et le mène jusqu'à la pièce convoitée. Le châtain sait pertinemment que s'il veut trouver un adulte, il doit se rendre soit dans le jardin soit dans leur bureau. N'ayant croisé personne dehors, il se doute donc que ses parents sont en pleine partie de shogi ou bien en train de bouquiner ou de tricoter. Et cela ne manque pas. Pénétrant telle une fusée dans la pièce, ses pupilles tombent sur les deux en pleine concentration à propos du jeu. C'est que l'on ne rigole pas sur ce sujet-là chez les Oikawa.
« Papa, maman. J'a-.
- Attends chéri, le coupe directement sa mère, Toma est en train de me battre, je ne dois pas rater mon coup.
- Mam-.
- Vas-y, déconcentre la Tooru, renchérit son père en souriant doucement. Aucun des deux n'a remarqué que leur fils est à deux doigts de craquer, les poings serrés, et qu'il ventile à force d'avoir couru comme un taré.
- Commence pas T-
- Non mais là c'est urgent en fait ! »
Tooru n'a pas pu s'empêcher d'hausser le ton, surprenant les deux adultes. Bien qu'il soit bruyant et que ses parents aient l'habitude de l'entendre dramatiser pour tout et n'importe quoi, Tooru n'a jamais été du genre à utiliser un timbre de voix aussi pressé et angoissé. La vision qu'il leur offre accentue l'inquiétude de sa mère quand elle jette un regard vers lui. Ses yeux s'écarquillent de surprise face à son fils transpirant et à bout de souffle.
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𝑭𝒂𝒄̧𝒂𝒅𝒆 | 𝑖𝑤𝑎𝑜𝑖
Фанфик« Le lycéen ressent l'arrivée d'Oikawa comme l'ouverture d'une porte sur un monde léger et tranquille, sur un air frais et agréable qui caresse son âme. Une vague de nouveauté dans son esprit solitaire, gangrené par les remords et torturé par un fut...