Morphée avait refusé d'étreindre Noor cette nuit, les poches sous ses yeux le témoignaient parfaitement. La jeune fille avait passé une nuit blanche à ressasser les derniers jours de son existence, résultat : elle avait l'impression de porter le monde audessus d'elle tant elle était épuisée. Les rayons du soleil étaient apparus ce matin telle une délivrance à ses succéssions horribles de cauchemars et cette peur dérangeante qui l'avait hanté la nuit entière s'était partiellement envolée. Elle s'était dépéchée de se lever, de faire son lit pour s'occuper un temps soit peu les mains et d'attendre à la fenêtre l'arrivée d'une servante qui lui porterait de l'eau chaude et des onguents pour son bain matinal.Son regard se perdit à l'extérieur une éniême fois. La chambre dans laquelle on l'avait enfermé donnait sur une partie des jardins qu'elle se plaisait à observer. Parfois quand le vent soufflait fortement, il lui arrivait de porter jusqu'à elle un cocktail d'arômes florales si enivrant qu'elle le humait à plein poumons. Alors elle voulait tellement sortir et courir se perdre dans cette magnifique végétation qui ne semblait attendre qu'elle. En de rares occasions, il lui arrivait d'appercevoir quelques domestiques venues ceuillir des fleurs pour embellir la maison du ministre. À ces moments là elle désirait tellement être à leur place.
Son emprisonnement ne durait que depuis six jours, mais elle avait l'impression d'avoir déjà passé une éternité dans ces appartements.
Noor avait peur de penser... et si... et si Basma avait raison et que le roi décidait de faire d'elle une de ses concubines ? Noor ne pourrait jamais supporter une vie entière cloîtrée dans le harem royal, condamnée à vivre pour un homme qu'elle n'aimait pas sans aucune possibilité de sortie. Elle ne le pourrait jamais !
La jeune femme quitta la fenêtre et se mit à faire les cent pas dans la pièce. La même angoisse qui l'avait empêché de fermer l'œil la nuit dernière lui compressait de nouveau la poitrine. Elle avait tellement peur... tellement peur de ce qui l'attendrait lorsqu'on la laisserait enfin sortir. Qu'adviendrait-il d'elle ? Rejoindrait-elle réellement le harem du roi ?
Elle refusait d'y croire! Après tout le roi Amir était connu pour sa passion des belles choses et parmi ces《belles choses》il y avait les femmes. Sa royale attirance ne se portait que sur des femmes d'une beauté hors du commun. Des êtres aux plastiques si magnifiques qu'ils semblaient tous originaire d'une autre dimension. C'était pour cela que son harem était aussi peu fournit, moins d'une dizaine de femmes à peine - mais l'on disait de ces dernières qu'elles étaient les plus belles du globe - un chiffre remarquablement réduit lorsqu'on savait que son père avant lui avait déjà à son âge un harem comptant une centaine de femmes.
Noor se savait belle, on le lui avait répété toute sa vie. Elle savait le pouvoir qu'avait sa beauté sur le sexe opposé, les demandes en mariage qu'elle recevait depuis ses quinze ans le lui avait bien fait comprendre. Mais elle ne pouvait l'être assez pour capter l'intérêt du roi, un homme qui avait parcouru cette terre et qui avait vu des créatures aux charmes inhumains. C'était juste impossible ! Basma avait tort, ce ne serait pas la première fois de toute façon... Oui elle avait tort... ils allaient bientôt la libérer et elle partirait loin de ce cauchemar... bientôt.
Son cœur se calma un peu et elle retourna s'asseoir à la fenêtre. Quelques instants plutard, une servante arriva avec de l'eau chaude et des onguents pour son bain. Elle se dépécha de se dévetir et d'entrer dans la grande baignoire que l'on prépara pour elle. Une douce odeur de rose lui emplit les poumons alors qu'elle se détendait peu à peu... elle était tellement fatiguée.
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La journée de Noor se passa exactement comme les précédentes c'est à dire dans l'ennui et la solitude la plus totale. Elle ne décolla son nez de la fenêtre qu'au moment du repas lorsqu'une servante lui porta un plateau plein de nourritures. Son visage s'assombrit en se rendant compte que ce n'était pas Basma mais une nouvelle recrue avec qui elle n'avait jamais vraiment discuté. Comme les autres, elle n'allait pas ouvrir la bouche une seule fois quoiqu'elle dise ou fasse. Noor se rembruma, au moins Basma lui aurait dit quelque chose. Elle voulait encore qu'elle vienne la voir.
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La favorite du roi
Ficción históricaLe roi Amir est réputé pour être un dictateur fou et un collectionneur de belles femmes. Lorsque durant l'un de ses nombreux voyages il croise la route de Noor, une jeune servante condamnée à mort par un seigneur local. Il est foudroyé par son extrê...