_ Quel plaisir de maquiller votre visage mademoiselle Noor et vos cheveux bonté divine, ils sont si beaux ! Vous êtes tellement jolie. On voit tout de suite pourquoi le roi s'est antiché de vous... Oh mademoiselle je ferais de vous la plus belle des concubines ayez confiance. Après tout vous intégrerez officiellement le harem ce soir. Vous devez être tellement anxieuse et excitée à la fois, quelle chance vous avez ! Les femmes banales comme moi ne peuvent que rêver d'un destin aussi magique que le vôtre... mademoiselle ? Quelque chose ne va pas ?
Noor secoua lentement la tête le regard rivé sur le reflet étrange que lui renvoyait la glace. Etait-ce réellement elle cette femme au regard si triste ? Cette jeune demoiselle au visage maquillé à la perfection et aux cheveux coiffés avec soin ? Elle ne se reconnaissait pas en cette image dénuée de vie, en ce reflet terne et malheureux. En cette femme fatale, recouverte de vêtements et de bijoux plus coûteux les uns que les autres. La jeune servante avait fait des merveilles, elle était plus belle que jamais. Mais les couches de maquillage ne parvenaient pas à estomper la tristesse de son regard, du moins c'était ce qu'elle voyait dans la glace.
Noor soupira faiblement. D'une main tremblante, elle nettoya la larme qui avait glissé sur sa joue pâle. La servante à ses côtés s'en alarma rapidement.
_ Ne pleurezpas mademoiselle vous allez abîmer votre maquillage et je devrais tout recommencer.
_ Je ne peux pas, murmura Noor alors qu'une deuxième larme glissait sur ses joues.
Elle détourna son visage du miroir et éclata en sanglots sous les yeux horrifiés de la servante. C'était trop dur, elle n'en pouvait plus. Elle s'était promis de ne plus verser de larmes mais c'était plus fort qu'elle. Le simple fait de penser à ce que deviendrait sa vie cette nuit l'horrifiait.
Devrait-elle réellement supporter la présence dégoûtante du roi ? La présence de l'homme infecte qui avait mutilé son amie puis qui sans remord l'avait décapité ? Elle n'avait pas encore oublié ce qu'il lui avait fait et à chaque fois qu'elle y pensait, elle sentait son cœur se resserrer dans sa poitrine.
Elle le haïssait tant...
Les six jours qu'avaient duré le voyage jusqu'au palais avaient été atroces. Elle avait dû passer des heures assise dans une caravane à supporter la présence oppressante de l'homme qui avait tué son amie. Ça avait été dur, mais au moins le monarque avait eu la décence de ne pas l'embêter. Il l'avait laissé tranquille. Même lorsqu'à cause de l'heure avancée ils s'étaient arrêtés parfois chez un noble, parfois dans une auberge pour passer la nuit. Noor avait tant craint à ces moments là qu'il ne se glisse dans son lit pour lui faire du mal. Mais jamais Il ne l'avait fait. Jamais il n'avait tenté de poser ne serait-ce qu'un doigt sur elle.
Pour autant ça ne changeait rien à la haine et au dégoût qu'elle ressentait à son encontre. Elle ne pourrait jamais le tolérer toute sa vie c'était certain.
Pourquoi avait-il fallu qu'il la désire ce jour-là ? Noor aurait encore préféré brûlé. Au moins elle n'aurait pas eût à souffrir comme à cet instant et Basma serait en vie... La pauvre Basma. C'était son insistance qui l'avait conduit à sa perte. Sa fichue insistance à entendre le son d'une voix autre que la sienne. Si seulement elle ne l'avait pas poussé à parler, alors... Alors... Elle ne serait pas morte. Enfin de compte, n'était-ce pas elle qui l'avait tué ?
_ Mademoiselle Noor, s'il vous plaît vous devez vous calmer.
_ Je suis une meurtrière Devrah, pleura-t-elle en réalisant soudain le crime qu'elle avait commis. C'est moi qui l'ai tué !
_ Mademoiselle...
_ J'ai du sang sur les mains. Je veux mourir... Je veux mourir.
Noor paniquait et elle ignorait comment se calmer. Le voulait-elle seulement ? Le chagrin qui lui consummait la poitrine frôlait l'insoutenance. Dans un état second, Noor glissa de sa chaise et s'écroula mollement sur le sol. Elle pleura encore et encore, comme jamais elle n'avait pleuré de toute sa vie. Plus rien n'avait d'importance à cet instant, même pas sa propre vie. Au diable le roi ! Au diable Devrah ! Au diable le monde entier ! Elle voulait mourir. Plutôt mourir que d'appartenir à cet être immonde.
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La favorite du roi
Fiksi SejarahLe roi Amir est réputé pour être un dictateur fou et un collectionneur de belles femmes. Lorsque durant l'un de ses nombreux voyages il croise la route de Noor, une jeune servante condamnée à mort par un seigneur local. Il est foudroyé par son extrê...