chapitre 15 : La pire nuit de sa vie

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Il y'avait des moments sur cette terre qui nous faisait perdre nos moyens au point d'en oublier de respirer. Pour Noor, ce fit lorsque le roi saisit entre ses doigts son verre de vin et le fit tournoyer. Elle observa angoissée le liquide rougeâtre danser dans le cristal, glisser à petites gouttes sur le verre puis maculer le tapis persan qui décorait le sol. Elle observa le verre aller et venir entre ses grandes mains, tandis qu'il s'enfonçait dans un monologue qu'elle n'écouta pas. Elle retint son souffle lorsqu'il le porta à ses lèvres, y trempa à peine ses lèvres puis retourna à son monologue incompréhensible. Elle pria avec désespoir le Dieu qui était au ciel, implora tout ce qui était possible d'implorer d'inciter ce tyran pourtant friand de vin à vider d'une traite son verre et à sombrer dans l'inconscience.

Elle pria de toute son âme.

Dans le vain espoir de calmer son cœur agité et de pousser le roi à faire comme elle, elle bu l'entièreté de son verre et attendit. Ce qui sembla à Noor une éternité passa alors et lorsqu'une main caressa sa joue, elle sursauta sous la surprise et s'éloigna.

_ Pardonnez-moi, se confondit-elle en excuses paniquée à l'idée de le froisser, je... je ne sais pas ce qui m'a pris je...

Un doigt sur ses lèvres la fit taire. Un doigt répugnant qu'elle désira mordre jusqu'au sang. Pourtant elle se retint du mieux qu'elle put et ne l'ôta pas. Le roi remarqua son dilemme, il semblait lire en elle comme dans un livre ouvert cette nuit et cela l'incommodait beaucoup. Il sourit de toutes ses dents, se pencha à son oreille et lui murmura d'une voix de velours :

_ J'abhorre plus que tout les gens qui ne prêtent aucune attention à mes mots.

Noor se tendit à l'extrême. Elle voulu dire quelque chose, n'importe quoi pour calmer l'atmosphère mais le roi ne lui en laissa pas le temps. Il enfonça son nez au creux de son cou et huma son odeur. Chaque centimètre carré de sa peau dorée par le soleil se couvrit de frissons et alors qu'elle allait se reculer pour fuir le désagréable contact, il entoura sa taille de sa main libre et la colla totalement à lui. L'odeur du roi agressa alors ses pauvres narines - un mélange de menthe, de tabac et d'alcool - et elle sentit un haut le cœur lui monter à la gorge.

_ Ton odeur est enivrante ma lumière, susurra-t-il contre son oreille qu'il lécha sensuellement.

Noor sursauta. Incapable d'en supporter d'avantage, elle se mit à se tortiller contre le mur inébranlable qu'était le roi pour se dégager de son emprise. Vaine tentative certainement, néanmoins elle n'abandonne pas. Lorsque même à travers leurs vêtements elle sentit quelque chose de dure se coller à son bas ventre, elle se figea effrayée et n'osa plus faire un mouvement.

Était-ce ce qu'elle pensait que c'était ? Était-ce son... son... Elle n'osa même pas formuler le mot dans sa tête tant cela la dégoûtait. Son cœur s'accéléra si vite qu'elle en eût mal, l'urgence de le repousser devint viscérale et s'en plus de retenue elle lança terrorisée :

_ Lâchez-moi !

L'homme ne l'écouta pas. Il semblait plonger dans son propre monde. Comme si elle ne pesait rien, il la pousa jusqu'au lit contre lequel elle buta et tomba sur le dos. Apeurée Noor se dépêcha de se redresser et se faufila jusqu'au bout du lit. Elle se recroquevilla tremblante et observa le roi vider d'une traite son verre de vin qu'il balanca ensuite quelque part derrière lui. Un soupir de soulagement glissa hors de ses lèvres.

Cinq minutes, elle n'avait plus que cinq minutes à tenir à présent.

_ Tu es tellement belle Noor, la complimententa-t-il tout ôtant le haut de son vêtement.

Son torse apparut alors à la jeune fille, musclé, puissant et couvert d'une fine couche de poils qu'elle ne pu s'empêcher de comparer à une fourure canine. Il avait sur le flanc droit une cicatrice ancienne qui attira son attention, elle était peu profonde et rosée, certainement le vestige d'un coup d'épée reçu dans le passé. Les combattants du vizir en arboraient fièrement des semblables hurlant à qui voulait l'entendre que c'était des souvenirs du champs debataille. Le Dieu de la guerre qu'était le roi Amir ne devait pas en faire exception.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 30, 2023 ⏰

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