Red Lightning Strike | Tome 1

Cauchemar

𝑷𝒐𝒊𝒏𝒕 𝒅𝒆 𝒗𝒖𝒆 𝒅𝒆 𝒁𝒂𝒚𝒏 

TW : Ce chapitre traite de sujets pouvant être considérés comme "sensibles". Bien que je ne sois pas allée dans les détails, je préfère poser ça là histoire de protéger vos petits cœurs ♡ bonne lecture. 

F l a s h  b a c k  | Cinq ans plus tôt...

— Ça va, mec ? T'as pas l'air dans ton assiette ce matin. 

La voix de Nash m'obligea à détacher mon regard du paysage endormi qui défilait derrière la vitre de la camionnette de service. Je jetais un coup d'œil à l'heure affichée sur le cadran de la radio avant de laisser échapper un bâillement. Il était à peine six heures et comme à chaque fois que nous faisions ce trajet, je devais lutter pour que mes paupières ne se ferment pas. 

— Ouais, j'ai juste toujours autant de mal à me lever tôt les week-ends, répondis-je en jouant avec le clapet de mon briquet. 

Le blond afficha un petit sourire en coin avant de libérer l'une de ses mains du volant pour  tapoter mon épaule d'un air compatissant. Il me proposa une cigarette que je refusais net. J'étais pas vraiment fier d'avoir commencé à fumer, mais c'était la seule chose qui me faisait me sentir bien.

— Tu veilles trop tard, je te l'ai déjà dit, me sermonna le blond. Faut que tu sois en forme pour les livraisons ! 

Je hochais la tête et m'enfonçais à nouveau dans mon siège. Ce petit boulot, c'était du provisoire, mais en attendant, ça me dépannait bien, j'avais besoin d'argent de poche et je savais que personne en ville embauchait des gars de mon âge. 

— D'ailleurs, reprit Nash pour combler le silence qui s'était immiscé entre nous, tu m'as pas dit ce que tu comptais faire de ce fric.

J'arquais un sourcil comme pour lui faire comprendre qu'il s'engageait en terrain miné. Bien qu'il était mon ami, je tenais à le préserver autant que possible de mon jardin secret. Il y avait des sujets sur lesquels je n'aimais pas m'étaler et la mort de ma mère en faisait partie. Depuis son accident, j'étais comme une boite hermétique scellée de l'intérieur. Je m'y enfermais pour pouvoir rester en apnée avec mes pensées froissées parce que je savais que personne ne pourrait comprendre ce que je ressentais. 

Mon projet était symbolique, intime, c'était un hommage à ma mère. 

— J'ai besoin d'une nouvelle guitare, lançais-je malgré moi en espérant qu'il ne remarque pas la peine que cet aveu m'infligeait. 

Nash fronça les sourcils en s'aventurant dans un chemin boueux. Il allait continuer sur cette ligne droite pendant environ trois minutes et il sortirait de la voiture pour ouvrir la barrière qui était censée dissuader les curieux de s'enfoncer plus loin dans la végétation. A force, ce trajet était devenu une routine, et même si ça m'obligeait à me lever aux aurores, ça me donnait l'impression d'être utile. 

— Je croyais que tu jouais avec celle de ta mère, répondit le blond en frottant sa barbe de plusieurs jours.

Il faisait toujours ça quand quelque chose lui échappait, mais cette fois-ci, son geste m'avait énervé. C'était pourtant pas faute de l'avoir prévenu, il venait de sauter à pied joints sur la bombe que j'avais posée. 

Je dus me faire violence pour contrôler les battements de mon cœur et à en juger par le regard que le blond m'avait lancé, j'étais persuadé qu'il pouvait l'entendre cogner. C'était toujours comme ça, dès que j'essayais de parler de ma mère, il se mettait à palpiter. Ce vieux bougre faisait tellement de bruit que j'avais l'impression qu'on m'avait ouvert le torse une nuit et qu'on l'avait remplacé par le tambour d'une machine à laver.