Red Lightning Strike | Tome 1

Menons l'enquête !

Mindy s'étouffa à plusieurs reprises avec sa thermos de thé ce matin-là. Et pour cause, à peine arrivée aux casiers, la brunette avait commencé par me demander des explications quant aux événements de la veille.

Il va sans dire que son étonnement n'avait pas finit d'être.

- Attend, doucement ! Répète-moi tout ça encore une fois.

Adossée contre les boxes métalliques, elle ne pouvait s'empêcher de sourciller au moindre de mes mots et lorsque je lui fis part de mon altercation avec l'agent Carter, je crus devoir la réanimer pour de bon.

- Tu veux dire que toi et Carter avez discuté de Zayn ?

Je secouais la tête en prenant une bouchée de ma barre chocolatée.

- Évoqué. On a évoqué Zayn. Tout ça parce que Harry a mentionné son nom à la police, expliquais-je furibonde.

Sa bouche s'ouvrit pour ne former qu'un grand O.

- Quoi ? me risquais-je alors, intriguée. Quelque chose ne va pas ? C'est quoi cette tête que tu tires ?

Elle se pencha pour regarder aux alentours jusqu'à ce que son regard se pose à nouveau sur moi.

- C'est à propos de ce dont je voulais te parler. Ça m'a pris un peu de temps avant de tout mettre en ordre mais je pense que ça pourrait t'intéresser.

Je déglutis nerveusement en tachant de contrôler ma respiration. J'avais tenté d'éviter le sujet, de le repousser depuis le moment où je m'étais réveillée ce matin. Non pas que je considérais Mindy comme un oiseau de mauvais augure, mais bien parce que je redoutais ce qu'elle aurait à m'apprendre sur le basané. J'avais déjà suffisamment l'impression d'être une funambule à déambuler ainsi sur ce fil qui manquait de se craquer, ce fil qui ne représentait rien de plus que notre relation.

Je restais ainsi bloquée entre l'incertitude et la peur pendant plusieurs minutes jusqu'à ce que Mindy se décide à sortir une feuille froissée de son sac à dos pour me la tendre.

- C'est peut-être pas la première fois qu'il a affaire à Carter, et ce n'est peut-être pas non plus la première fois qu'il est accusé d'avoir commis des choses graves, lâcha-t-elle dans un murmure qui s'apparentait à un avertissement. Les rumeurs n'étaient pas toutes fausses après tout. Si j'étais toi, je ne m'en approcherais pas d'aussi près.

Mon corps se figea. Horrifiée, je me sentis désormais envahie par un froid glacial.

Ma mâchoire se serra et non sans le vouloir, mon cœur en pris un coup.

La feuille gisait, inerte, entre mes doigts. Je la parcourus des yeux. Il s'agissait d'un vieil article de journal, une édition locale datant d'il y a quelques années déjà. J'y repérais assez rapidement le nom du basané et plus surprenant encore, dans un cadre à droite, une photo de Carter, plus jeune que ce qu'il m'avait paru la veille. Et encore plus bas, l'image floue d'une bâtisse que je peinais à identifier à cause des traces du photocopieur.

Je relevais les yeux vers la brunette. Elle me regardait, presque consternée sans toutefois paraître totalement paniquée.

- Tu devrais prendre le temps de le lire...

Mais je remarquais aussitôt qu'elle se mit à jouer avec ses doigts. Et je savais que lorsqu'elle s'employait à reproduire ce geste, quelque chose la tourmentait.

Le bordereau contenait ce titre, plus évocateur qu'affligeant et pourtant, il suffit à me brûler la partie basse de l'estomac.

Affaire préoccupante : Incendie à l'usine Hevea.