CHAPITRE 15 : À TERRE

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Mardi 18 septembre, 15h00.

Au moment où j'entrouvre mes yeux, une silhouette floue de taille colossale se situe au-dessus de moi.

- Un... titan ? peinais-je à m'exprimer.

- Je sais que je suis grand, mais tu abuses un peu sur les proportions, répond le géant à côté de moi.

J'arrive au bout d'une dizaine de secondes à mettre un nom sur cette voix molle. C'est celle de Bertold.

- Tu sais comment tu t'appelles ? demande le grand Brun en s'asseyant par terre.

- Je ne suis pas bête à ce point, me plaignais-je en frottant ma joue endolorie. Putain, qu'est-ce que ça fait mal !

- T'as toujours pas répondu à ma question cependant.

Les souvenirs me reviennent petit à petit. Sieg, Jean. Putain. Dire que mon précédent cocard avait enfin disparu.

- Marco Bodt, ça te va maintenant ? répondis-je enfin au brun. Dis-moi que je vais pas en garder encore une marque sur le visage, je t'en supplie.

- Bonne nouvelle, tu n'es pas amnésique ! Et mauvaise nouvelle, tu devras assumer un magnifique bleu sur le haut de la joue... ça se voit qu'il n'y est pas allé de main morte pour te frapper, encore, prononce Bertold à voix basse.

- Tu dis n'importe quoi, pestais-je en me redressant contre le mur péniblement. Il a dévié son coup exprès quand il m'a vue, sinon il m'aurait éclaté la pommette...

- T'es sérieux là ? s'inquiète Bertold. Il t'a encore frappé, pour aucune raison, c'est pas...

- Pourquoi il nous a suivi tu penses ? coupais-je le brun au discours désespérant.

Bertold porte un air grave sur sa face. Comprenant que je veux changer de sujet, ce dernier obtempère.

- Déjà, tu pourrais commencer par me raconter ce qu'il s'est passé. Je t'ai trouvé là, par terre, avec Connie et Sasha essayant de te ramener sur terre. Jean pleurait, Sieg aussi.

- J'étais parti avec Sieg pour aller... je sais plus pour aller où. Jean est apparu... je me souviens juste de son poing dans ma tête et sa détresse dans son regard, informais-je le grand gaillard en me frottant la tempe. D'ailleurs, où sont-ils tous passés ?

- Ah, je vois... enfin je ne vois pas grand-chose de nouveau en fait, plaisante Bertold. Sinon, je ne sais pas pourquoi il vous a suivi. Peut-être était-il là par hasard ?

Sa réponse me laisse dubitatif. J'ai vraiment mal à la tête après le K.O. net que j'ai pris, suivi de ma chute violente... Purée, j'espère que c'est pas cela la définition de tomber amoureux de Jean car ça fait vraiment un mal de chien.

- Sinon, renchaine le brun, Sasha et Connie ont cours, ils ont rejoint leur classe. Sieg est parti mais je ne sais pas où ... Quant à Jean il est parti avec Eren un peu plus loin mais je n'ai pas de nouvelles d'eux.

Je lâche un long soupir aux dires de Bertold. En regardant l'heure sur mon téléphone, je constate qu'effectivement, la classe d'Ymir, Sasha et Connie va bientôt finir. Et que je dois pour ma part rejoindre la mienne d'ici trente bonnes minutes. Cela ferait une heure que je suis dans les vapes ?

- Je peux rester encore avec toi le temps d'être sûr que tu récupères tous tes esprits, si tu veux, me propose Bertold.

Je lui indique oui de la tête. J'ai beau trouver ce grand gars vide et mou pesant sur le long terme, il est depuis quelques temps vraiment d'un réconfort précieux. Je lui demande aussi de m'aider à chercher Jean, ou Sieg, pendant le temps qu'il me reste avant de repartir en cours. Le brun accède à ma demande immédiatement après qu'elle fut posée.

ORION (Jarco)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant