CHAPITRE 8 : RETROUVAILLES

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POV Marco : Vendredi 7 septembre, 17h30.

De gros nuages noirs s'annoncent au loin. Alors que nous avançons sur le chemin du retour, Ymir et moi marchons le plus doucement possible. On profite de nos derniers moments de la journée pour discuter ensemble de tout et de rien. Trois jours se sont écoulés depuis la dernière fois que j'ai adressé la parole à Jean. Ma meilleure amie me raconte ce qu'elle a prévu comme stratagème afin d'amadouer Historia. Elle a proposé à la blonde de se voir ce week-end.

Je suis un peu morose à l'idée de passer mon samedi et dimanche seul. Non pas qu'Ymir ne m'ai pas proposé de venir avec elles, je n'ai juste pas envie de tenir la chandelle. Et encore moins de les déranger. La seule chose qui m'ennuie est que ma mère rentre ce soir. Cela fait deux semaines que je ne l'ai pas vue. Et je n'ai pas vraiment envie de discuter avec elle.

Nous voyons au loin enfin l'intersection proche de chez moi où la grande brune et moi nous quittons habituellement. Le soleil est en train de donner ses derniers éclats de lumière avant de disparaitre derrière le ciel gris. J'ai prévu de me balader demain en forêt, hélas la météo ne s'annonce vraiment pas optimiste pour une sortie à l'extérieur.

- D'ailleurs, t'as vu qu'Eren a fini par avouer qu'il est gay sur les réseaux sociaux ? me questionne Ymir.

- Ah bon ? Non, je n'ai pas remarqué. Je ne le suis sur aucun réseau en même temps, lui dis-je assez pensif. Il a dit quoi à part ça ?

- Qu'il en est fier et qu'il n'hésiterait pas à fracasser n'importe qui qui essayerait de s'en prendre à lui... D'ailleurs, j'ai vu tout le monde lui partager son soutien, je suppose que son message est plutôt bien passé.

- Toujours aussi impulsif à ce que je vois, lui répondis-je en hochant la tête. Au fait...

Ymir s'arrête au son de mes derniers mots pour se tourner face à moi avec un air interrogateur. Elle me regarde comme si elle savait que je m'apprête à dire quelque chose de grave.

- Tu penses qu'il a une chance de sortir avec Jean ? m'inquiétais-je auprès d'elle. Enfin... je me demande juste s'il est réellement attiré par Jean ou si Sieg a dit ça pour rire ?

- Je ne sais pas, me répond-elle froidement. J'ai juste remarqué que Jean a aimé la publication du coming-out de l'autre idiot... Ça ne veut strictement rien dire hein, enchaine-t-elle après une courte pause.

Ymir a dû remarquer la grimace que j'ai esquissé après sa phrase. Je sais qu'elle n'aime absolument pas me voir triste. Elle irait presque jusqu'à prêcher le faux et dire l'inverse de ce qu'elle pense plutôt que de me voir souffrir.

- Tu lui as envoyé un message d'ailleurs ? me demande-t-elle.

Je feins de ne pas comprendre sa question en la fixant juste du regard, avant qu'elle ne poursuive cette dernière.

- Je parle de Jean. Tu ne lui as adressé aucun message depuis qu'il t'a laissé son numéro ?

C'est vrai que cette histoire m'était complètement sorti de la tête. En même temps je n'avais pas trop l'esprit à cela en ce moment.

- Non, lui dis-je en fixant l'horizon. J'ai relu énormément de fois le bout de papier qu'il a laissé. Il a bien précisé dessus de ne lui envoyer de message qu'en cas de problème ou de besoin. Du coup, je ne me vois pas juste débarquer dans ses messages avec un simple « Salut Jean ».

Ymir reprend sa marche avec un air fatigué. Elle a l'air totalement désabusé par ce que je viens de lui dire.

- Pff Marco... s'il a dit ça, c'était juste un prétexte pour te laisser son numéro de téléphone. Du peu que je le connais, je me doute qu'il n'allait pas te dire « Tiens voici mon num je te le laisse car je veux que tu me pécho immédiatement beau mâle », se moque-t-elle sarcastiquement.

ORION (Jarco)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant