ORION (Jarco)

CHAPITRE 21 : LES ETOILES

La soirée ne faisait que commencer et pourtant, je sentais qu'elle allait devenir de plus en plus compliquée. J'étais fatigué par tous les événements. Pour me soutenir en cette période où Ymir et Historia avaient eu un accident et étaient retenues à l'hôpital, Sasha et Connie avaient décidé d'organiser une soirée chez moi pour me changer les idées. Ce n'était pas vraiment une fête à proprement parler, juste un moment pour boire et parler entre nous. Pourtant, l'envie n'était pas présente en moi et ce malgré leur bonne volonté.

Je me sentais encore faible de ma dispute avec Jean cet après-midi. Même si le duo d'amis m'avait prévenu que ni Jean, ni Sieg n'étaient conviés à dormir ici, cela me rendait au fond de moi coupable de les exclure ainsi. J'avais vraiment mal réagi avec le blond ces derniers jours, mais je pouvais dire que mes nerfs avaient craqué et que même si cela n'excusait rien, ça me libérait la conscience. Après plus d'un mois, je n'arrivais toujours pas à cerner Sieg et savoir s'il était sincère avec moi ou jouait un double jeu. En revanche, Jean avait agi comme un pauvre con. Cette histoire de sexe tournant entre lui et Eren me montait beaucoup trop à la tête, au point où ça m'en était pénible de regarder Jean.

Encore plus, la façon dont Jean m'avait crié dessus était horrible, surtout que j'avais besoin de lui parler d'Ymir. M'enfin, cela ne servait à rien de me prendre la tête maintenant. Si Jean passait ce soir, on s'expliquerait plutôt que de ressasser un passé pas si lointain.

Pendant ce temps-là, Connie avait ouvert au mystérieux inconnu devant la porte. Et la surprise fut lisible dans les petits iris de Connie qui se rétractèrent rapidement !

-       Salut, répondit une voix plus empathique que prévue.

Mikasa se tenait là, dans l'entrée, haletant une buée blanche provoquée par le froid. Elle était complètement trempée de la tête aux pieds. Je n'avais pas fait attention, mais une pluie battante et glaciale s'affaissait sur la ville. Les cheveux noirs et raides de la jeune asiatique étaient plaqués contre ses joues rouges et froides.

-       Oh, Mikasa ! s'exclama Sasha en enjambant le canapé ! Je ne pensais pas que tu viendrais. Tout va bien ?

La nouvelle arrivante essuya ses chaussures pleines de boue et de brins d'herbe sur le paillasson de l'entrée. Elle tenait à la main une bouteille translucide de vodka à moitié vide. Sans répondre à la question de Sasha, Mikasa s'avança et me prit dans ses bras.

-       Je me sens si mal, je suis désolée pour Ymir et Historia, me dit-elle avec une haleine embaumée d'alcool.

-       Oula, se méfia Connie, la dernière fois que j'ai vu Mikasa triste et bourrée, c'était...

-       Ce n'est jamais arrivé ... compléta Sasha surprise.

-       C'est triste pour elles. J'ai pleuré tout l'après-midi. On ne doit pas seulement boire ce soir, mais essayer faire la fête, reprit la fille éméchée en se laissant tomber sur le canapé. C'est ce que voudraient Ymir et Historia, qu'on fasse la fête et qu'on ne se préoccupe pas du reste.

-       Elle est complètement pétée, dit Connie subjugué de la voir dans un tel état.

-       Bah, ça pourra être drôle, lui répondit sa meilleure amie.

-       À la vôtre...

Mikasa apporta le goulot vert de la bouteille à sa bouche avant d'avoir visiblement un soubresaut. Elle laissa sa tête retomber contre les coussins rembourrés du canapé avant de somnoler profondément. Elle fut vite rejoint par Sasha et Connie qui s'assirent autour d'elle. Ils lui remontèrent un plaid duveteux sur elle et lui arrachèrent, non sans mal, la bouteille de Poliakov de la main pour la poser sur la table.