ORION (Jarco)

CHAPITRE 18 : KETTERING

Mercredi 19 septembre, 16h00.

-       IL T'A MORDU DANS LE COU ??? MORDU ??? MÊME PAS EMBRASSÉ ??? MORDU ????

Cela fait littéralement trente minutes qu'Ymir hurle le même refrain dans tous les magasins que nous faisons. Je n'aurais peut-être pas dû lui avouer après tout...

-       Tu penses cette robe m'irait bien-

-       MORDU !!!!!!!!! coupa une fois de plus ma meilleure amie alors qu'Historia sature de toute cette histoire.

-       Ymir ! Laisse-le enfin, c'était drôle au début mais t'es en train rendre ça chiant, la réprimande la blonde visiblement au bout de ses forces.

-       Hm... J'ai juste du mal à m'en remettre, avoue-t-elle les yeux remplis de joie.

-       J'avoue que moi aussi... répondis-je dubitatif à tout cela. Imaginez j'ai rêvé ?

-       Nan, impossible, s'enquiert Ymir. En plus, je t'assure que ce n'était pas une gaule matinale qu'il avait par pur hasard comme tu dis, mais que c'est bien à cause de toi qu'il ban-

Elle n'eut même pas le temps de finir sa phrase que plusieurs kilos de vêtements amassés dans trois sacs Zara viennent s'abattre sur son visage comme des boulets de canon.

-       Oups, cela m'a échappé des mains, s'excuse Historia après avoir projeté ses affaires avec un sourire radieux destiné à sa copine.

Ymir se contente seulement de nous adresser des grognements étouffés sous le tas de vêtements, signifiant qu'elle va parfaitement bien. J'adresse rapidement un sourire gêné pour remercier la blonde, je n'ai pas envie que la brune déballe une énième fois toute ma vie privée en public. D'ailleurs, Ymir et Historia sortent ensemble depuis ce midi. Leur relation me trouble un peu pour le moment car on dirait que rien n'a changé entre elles. Ymir continue de faire le clown auprès de la Blondinette comme de vraies amies. Personnes à part moi n'est au courant pour le moment. Mais bon, tout le monde va bientôt apprendre la nouvelle, ma meilleure amie passe son temps à crier sur tous les toits qu'elle a conquis sa dulcinée.

-       Vous vous revoyez quand ? m'interroge la petite blonde.

-       Avec Jean ? Je ne sais pas, je suis parti ce matin dans la précipitation, un peu honteux.

-       Hein ? Tu t'es barré sans lui parler une seule seconde de son homosexualité refoulée ?? enchaine Ymir en se dégageant de dessous la montagne de fringues la recouvrant. D'ailleurs la blondasse, ça va te couter combien tout ça ? s'inquiète la brune intriguée par les étiquettes pendant qu'Historia la snob.

-       Je... Je ne pense pas qu'il soit gay, tentais-je de calmer les choses. Ça ne veut strictement rien dire, il a peut-être agi sous la fatigue, en plus j'avais beaucoup bu... J'ai pas vraiment envie de me faire de faux espoirs.

-       Ahah, tu as aucun flair pour détecter les gays, Marco, s'amuse la brune.

-       Après, toi, ce n'était pas très compliqué à deviner contrairement à Jean, s'adressa Historia à Ymir.

-       Huh ? Ça veut dire quoi ça encore ?! grogne Ymir assise toujours par terre les jambes écartées en face de nous.

-       Ymir...

Historia se contente de l'observer silencieusement de la tête aux pieds, faisant remonter ses yeux des Doc Martens de la brune jusqu'à son court débardeur recouvert d'une chemise à carreaux digne d'un vrai bucheron, sans rien dire. Après quelques secondes d'incompréhension où Ymir reste le visage figé et grimaçant, mes deux amies se perdent finalement dans une longue altercation, où Ymir supplie Historia de lui dire en quoi ses vêtements sont si indicateurs de son orientation. Dans le même temps, deux silhouettes familières apparaissent au loin, me faisant signe.