Chapitre 2 : La rencontre

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 Le cours était sans surprise, interminable. Heureusement que Marie, Thomas et Elena étaient assis avec moi au fond de la salle, on pouvait discuter entre deux remarques de la professeur. On a passé quasiment toute l'heure à discuter de nos futures vacances, jusqu'à ce que Mme Maurice nous dise sérieusement de nous taire sinon elle serait obligée d'en déplacer un. Les 20 minutes restantes sont donc passées très lentement.

Après cette heure-ci on nous sommes partis à la cantine qui pour ne pas changer, était bondée d'élèves affamés qui une fois assis devant leurs assiettes, faisaient la grimace à cause des trois pauvres haricots verts baignant dans une sorte de confit de tomates, accompagné de quelques morceaux de porc que l'ont pourrait plutôt qualifier de morceaux de gras. Sans parler du dessert, une compote à base d'ananas ou bien une crème végétale à la vanille qui n'avait donc pas le goût de vanille.

Mais ce qui me préoccupe le plus à ce moment là, c'est l'exercice de maths à faire pour aujourd'hui, que je n'avais pas fait, ayant préféré traîner sur YouTube la veille au soir. C'est pourquoi une fois nos plateaux déposés sur le tapis roulant prévu à cet effet, nous nous sommes dirigés vers le CDI du lycée afin de pouvoir travailler au calme et ne pas risquer de se faire virer du couloir sous prétexte que « il fait beau dehors donc vous avez pas le droit de rester dans les couloirs ».

Après quelques dizaines de minutes passées à travailler, alors que j'étais concentrée sur mon exercice de mathématiques qu'il fallait vraiment que je termine cette fois-ci ; une silhouette s'approche de la table.

« Salut.

Elena relève la tête, un peu confuse.

- Salut.

- Est-ce que tu peux me passer ton contrôle de physique chimie parce que je ne comprends pas pourquoi est-ce que j'ai eu faux à la question 3 de l'exercice 2.

- Euh oui oui si tu veux, attends. »

Elle enfouit la main dans son sac à la recherche du fameux contrôle. Ayant fait semblant de ne pas écouter la conversation, je décide tout de même de relever la tête. C'est bien ce que je pensais, le « poto du CDI » se tient juste à côté de notre table. Il fixe la trousse de Elena, sans doute dans ses pensées. J'en profite alors pour l'étudier, mon regard se porte tout d'abord sur la feuille qu'il tient dans sa main droite, c'est son contrôle de physique chimie. Sa main gauche quand à elle, fait tournoyer une bague autour de son majeur. Une bague plutôt épaisse, sans doute en argent et qui semblait légèrement trop grande, ce qui lui permet de la faire tourner ainsi autour de son doigt. Sur cette bague est gravée une sorte de frise en relief, qui me fait penser à ces motifs traditionnels viking. Deux vagues s'entrecroisent et forment des sortes de losanges alternés par des triangles. Elle est plutôt jolie cette bague. Puis mon regard remonte le long de son bras, jusqu'à son épaule. Il porte un tee-shirt bordeaux à manches courtes et rien qu'à la vue de celui-ci, j'en ai des frissons. Comment est-ce que l'on peut porter des manches courtes par un temps pareil ? Pensé-je. On avait beau être début octobre, la température s'était drôlement refroidie ces derniers jours.

Je lève encore un peu le regard et m'attarde sur son visage. Il fixe toujours la table, décidément bien égaré dans ses pensées. En regardant son visage, je remarque bien entendu en premier son masque jetable bleu, parfaitement à la bonne taille. Il laisse transparaître une mâchoire plutôt carrée et j'ai comme l'impression qu'elle est crispée. Peut-être est-il en train de penser à quelque chose de désagréable... Puis mon regard est comme attiré par ses yeux bleus, que son masque de couleur presque identique fait ressortir. Je ne me suis jamais rendue compte à quel point ils sont persans. À vrai dire, je ne jamais vraiment porté mon attention plus de deux secondes sur ce garçon non plus, jusqu'à aujourd'hui.

À l'aube de toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant