À l'aube de toi

Chapitre 18 : Cours de sport

 Il est 8h10, lundi matin, il fait froid, il pleut, mais je suis tout de même impatiente de retourner au lycée. Sam et moi n'avons échangé que quelques mots depuis samedi après-midi. Je pense qu'il est un peu affecté par sa visite au centre médical où est placé sa grand-mère.

Une brise fraîche vient souffler dans mes cheveux. Je monte un peu la fermeture de mon K-way en frissonnant. Cela fait maintenant cinq minutes que j'attends Lou au coin de la rue, immobile dans le froid. Je soupire de soulagement en apercevant enfin sa silhouette. On ne va peut-être pas être en retard, finalement.

« Salut. Fait-elle toute essoufflée. Ça va ?

- Euh non, pas vraiment. Lou, ça fait 5 minutes que je t'attends dans le froid. On est censées se rejoindre à 20, pas à 25.

- Mais il est 20 ! Rétorque-t-elle.

- N'importe quoi, regarde.

Je lui tends mon téléphone sur lequel il y est écrit 8h24.

- Il est pas à l'heure ton téléphone. Dit-elle subitement. Moi il est écrit 21 regarde. Et je suis à l'heure du lycée.

- Ça m'étonnerais, puisque Je suis à l'heure du lycée.

Elle bat du revers de la main, soûlée par notre conversation qui ne mène à rien.

- T'as fait quoi de ton week-end ? Demande-t-elle.

- Rien de spécial, je suis allée chez des amis à mes parents. Je réponds en rangeant mon téléphone dans ma poche. Et toi ?

- Rien de spécial non plus. Oh attends, tu ne sais pas de quoi j'ai rêvé hier !

- Nan, vas-y raconte...

- Et bien j'habitais dans un château tu vois, sauf que j'étais une espionne du gouvernement et j'étais en mission secrète...

Je n'écoute son histoire que d'une oreille, en pensant à Sam et si j'allais avoir la chance de lui parler aujourd'hui.

Cette journée est très, très longue. Il pleut à torrents dehors, du coup on passe nos récréations dans les couloirs et je n'aperçois pas Sam de la journée.

« Non mais vous savez pas quoi ! S'exclame Marie en avançant vers nous, pendant la récrée de 15h30. J'ai croisé le prof de sport et on va faire sport sur le stade !

- Quoi ! S'exclame Elena. Mais il est fou, il veut ma mort !

- Ah mais non c'est pas possible, moi je cours pas sous la pluie ! Ajoute Thomas.

- Super... Cette journée n'aurait pas pu être pire. Soupiré-je désespérée.

- Il faut que je trouve une excuse pour ne pas courir là. Vous avez pas des idées à me proposer ? Demande Marie.

- Non, mais si tu en as, n'hésite pas à les partager. Répond son amie.

- Moi j'en ai une. On attend qu'il arrive dans la cour et là l'un de nous lui tombe dessus, mais fort. Comme ça avec un peu de chance il se casse quelque chose, mais rien de trop grave hein, genre un coude ou un doigt. Fais-je pour détendre l'atmosphère.

Mes amis se mettent à rigoler.

- Voilà c'est parfait ! S'exclame Elena. Et si il te demande pourquoi tu lui es tombé dessus, tu réponds que t'as glissé dans une flaque d'eau ! »

La sonnerie retentit, on descend dans la cour. Le prof est déjà au portail, notre plan tombe donc à l'eau. On suit nos camarades jusqu'aux vestiaires bondés, dans lesquels au moins trois classes différentes sont en train de se changer. Il règne une odeur de sueur et de chien mouillé mélangée, qui me donne presque la nausée. J'enfile donc mon jogging, attrape ma bouteille d'eau et me dépêche de partir sur le stade.