Chapitre 7 : On a qu'une vie

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 « Il y a une forte concentration d'arbres, donc arbres égal photosynthèse, photosynthèse égal transformation du dioxyde de carbone en dioxygène, donc la forêt Amazonienne est le poumon de de la Terre. Adrien s'adosse au dossier de sa chaise, fier de ce qu'il venait de dire.

- Ba nickel je crois qu'on a fini du coup. Fait Sam en l'imitant.

- C'est scientifique sans trop l'être, tout le monde comprends. Simple efficace. Ajouté-je pour rigoler.

- Attendez alors In english ça donnerai quoi du coup... Demande Liam d'un air malicieux.

- A lot of trees so a lot of Photosynthese so a lot of oxygene that's why the Amazonian forest is the poumon of the Earth. Déclare Jane spontanément. »

On se regarde tous, avant de partir en fou rire. La manière dont elle avait prononcé ces paroles, si sûre d'elle était vraiment drôle à entendre. Après m'être remise de mes émotions, je tourne la tête vers la gauche pour voir mes camarades, mais je peux sentir le regard de Sam posé sur moi. Je fais mine de ne pas le voir, mais le poids de ses yeux sur mon visage me fait presque perdre mes moyens. Lorsque Jane reprend la parole, il porte de nouveau son attention sur elle, pour mon plus grand soulagement.

« Bon ok il faudra peut-être faire deux trois modifications mais dans l'ensemble c'est ça ! »

En réalité je sais bien que Jane est plus douée que ça en anglais, c'est le genre de personne capable de te sortir des tournures de phrases que les anglais eux-même ne pensent pas à utiliser.

On se concentre ensuite un peu sur le travail qui nous a été demandé de faire. Jane et Liam ont placé leur téléphones au centre de la table et on était en train de faire des recherches sur la forêt Amazonienne. Autant le sujet me plaît bien, autant les autres semblent s'ennuyer de plus en plus. Adrien qui a décroché depuis bien longtemps, essaie de faire tenir sa gomme en équilibre sur son crayon, puis je ne sais pas ce qui lui passe par la tête, mais alors que Liam était en train de nous parler photosynthèse, il la lance violemment dans la tête de son ami, qui vient le percuter juste en dessous de l'oreille. Liam relève brusquement la tête et se tourne vers celui-ci, mort de rire sur la table.

Liam jette un rapide coup d'œil derrière lui, empoigne la gomme et la lance à son tour sur Adrien dans un éclat de rire. La gomme percute le dessus de son crâne, mais avant qu'il n'ait le temps de dire quoi que ce soit, une boulette de papier vient s'écraser à son tour contre son front. On se tourne alors dans la direction de Sam. Celui-ci ricane, adossé au mur. Le coin de notre feuille de brouillon a été arrachée, c'est donc elle qui a donné naissance à la boulette de papier parfaitement lancée.

Adrien prend un air à la fois choqué et amusé.

« Alors toi tu vas voir ! »

Il se penche violemment sur la table en s'étalant de tout son long et arrache la feuille de brouillon des mains de Sam. Il déchire un morceau et le lance sur celui-ci. Mais Sam la renvoie à l'aide de son stylo, tel un joueur de base-ball professionnel. Cette boulette de papier atterrit droit sur mon tee-shirt. Sam se tourne brusquement vers moi, un air désolé et avant qu'il n'ait le temps de s'excuser, j'attrape moi aussi cette boulette et la lance vers lui. Je ne suis vraiment pas douée pour viser, la boulette atterrit derrière lui sans même le toucher. Un deuxième morceau de papier vole à son tour dans les airs et le frappe en pleine tête. Jane vient elle aussi de prendre part à cette grande bataille de boulettes de papier.

Vous avez deviné la suite ; on se jette tous sur notre feuille de brouillon qui n'en est plus une et tour à tour on déchire des petits morceaux pour se les lancer. Je rigole tellement fort que je n'arrive presque plus à respirer. Liam est tout rouge, Sam était debout à côté de la table en position de défense, un cahier devant son visage et un pied sur sa chaise. Jane ne s'arrête plus de lancer des boulettes dans tous les sens, telle une machine qui sert à lancer des balles de tennis, utilisée par les joueurs professionnels ; et Adrien rit tellement qu'il finit même par tomber de sa chaise. En voulant se rasseoir, il se cogne la tête contre la table. Le fou rire repart de plus belle et il nous faut bien cinq minutes pour nous en remettre. Tout le monde nous regarde un peu amusé, certains avaient essayé de se joindre à notre bataille de boulette de papier mais on s'était contentés de s'en lancer uniquement entre nous. Je ne sais pas pour eux, mais en tout cas j'ai totalement oublié la présence des autres élèves. On souffle tous un coup. C'est quelle nous avait donné chaud cette guerre.

À l'aube de toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant