Chapitre 17 : Billie Jean

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« Vera dépêches-toi on va être en retard ! S'écrie ma mère au pied de l'escalier.

- J'arrive ! Mais si Lisa n'avait pas monopolisé la salle de bain pendant 1 heure on n'en serait pas là !

- Bon je t'attends à la cave. Mais actives-toi sinon on part sans toi.

- Allez-y ça ne me dérange pas. Marmonné-je en peignant mes cheveux tout ébouriffés. »

Aujourd'hui ma famille et moi sommes invités chez des amis d'enfance de mon père. À chaque fois que l'on y va c'est la même histoire, il finit par être malade parce qu'il a trop bu, ma mère lui fait la tête parce qu'il n'a pas su s'arrêter et déteste que l'on voit notre père dans cette état ; et c'est donc à ma sœur de conduire sur le chemin du retour, ma mère n'ayant pas le permis. Les amis de mon père ont des enfants du même âge que nous mais on a jamais rien à leur dire alors on reste chacun dans notre coin sur notre téléphone, attendant le fameux : « Bon nous on va y aller, il est déjà tard. »

Je mets trois coups des mascara, accroche mon collier et descends en vitesse. Les autres sont déjà dans la voiture, ma mère est debout devant la porte du garage, les bras croisés et se contente de soupirer lorsque je passe devant elle. Mon père allume la radio pour détendre l'ambiance.

« Bonjour à ceux qui nous écoutent, il midi moins le quart et on commence tout de suite avec la playlist meilleur des années 80, sur l'incontournable Billie Jean de Michael Jackson, c'est partit. »

La musique se lance, mon père se met à hocher de la tête en rythme. Arrivés au refrain, il claque des doigts et se met à chanter :

« Billie Jean is not my lover. Yeah ! She's just a girl who claims that I am the one ! Vous voyez les enfants ça c'est de la bonne musique. C'est sur ça qu'on dansait en boîte nous quand on avait votre âge. Dit-il en se tournant vers ma mère.

Elle sourit et semble se remémorer ses années passées.

- C'est vrai que c'était bien à l'époque.

- Quand on était pas là tu veux dire ? Demande ma sœur avec une pointe d'humour.

- Voilà, c'est ça. Répond ma mère amusée. Oh avec votre père on adorait cette chanson !

- Adore toujours. Rectifie-t-il concentré sur la route.

Puis le refrain retentit de nouveau et on se met tous à chanter, avant de partir en fou rire. Ma mère se retourne tout-à-coup vers nous.

- Je vous interdit d'aller en boîte.

Ça y est, elle a ruiné l'ambiance...

- Quoi ! S'exclame ma sœur sur ma droite. Mais t'as dit que vous y alliez tout le temps à notre âge avec papa !

- Les boîtes de nuit ce n'est plus ce que c'était. Maintenant ils sont tous drogués là-dedans. Pas vrai Philippe ?

- Oui Catherine. Répond-il entre deux paroles. Les enfants, écoutez votre mère.

- Super... Marmonne Gabriel, sentant que l'ambiance s'apprête à dégénérer. »

Après plus d'une demi-heure de voiture, on arrive enfin sur les lieux de mes prochaines 6 heures d'ennui. Alors que je fais la bise à tous le monde, je remarque que Gabriel est un peu distant. Il sourit à peine et semble perdu dans ses pensées. Je décide d'aller le voir pour lui remonter un peu le moral.

À l'aube de toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant