Chapitre IV partie 1

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Mariage

 

 

DRIIIIIIIIIIIIING !

Qu’est-ce que… ?

Aïe…

Dans ma tête, le bourdon de la cathédrale Notre-Dame résonnait très, très fort.

DRIIIIIIIIIIIIING !

Non, par pitié, non ! Oh ! mon Dieu, il fallait que ça cesse ! Grrr…

J’envoyai un coup de poing sur mon réveil. J’ouvris un œil, lorgnai le cadran de l’objet coupable… Hum, c’était flou… Je fis le point, puis regardai de plus près… 8 h 28 ! Et mince… J’allais être en retard au boulot… Mais non, quelle cruche ! On était samedi !

Merde… Le mariage de Lucy !

Je fis un rapide calcul – enfin j’essayais – du temps qu’il me restait avant le rendez-vous à la mairie. Il était 8 h 30… Le mariage, prévu pour 13 h 45… Ça le faisait, j’étais dans les temps. Je me fis violence pour ouvrir péniblement mon autre œil.

DRIIIIIIIIIIIIING !

Le réveil était encore vivant. Saloperie de réveil de merde. Je l’attrapai et l’envoyai voler contre un mur. Au moins comme ça, il fermerait sa gueule.

Les événements de la nuit dernière s’insinuèrent dans mon cerveau embrouillé. Lentement, mais sûrement, je me souvins que j’avais bu à tout casser quatre mojitos, deux Sex on the Beach et… j’avais arrêté de compter au bout de mon sixième shoot de vodka caramel. J’émergeais avec difficulté du sommeil, me redressais péniblement, ma tête pesait des tonnes, j’avais l’impression que mes cheveux poussaient à l’intérieur de mon crâne. Je m’assis au bord de mon lit. Les murs de ma chambre tanguèrent autour de moi. Avait-on embarqué mon appartement à bord d’un bateau, pour une croisière, à l’insu de mon plein gré ?

Houla.

Une pause s’imposait.

J’aperçus alors un boxer noir inconnu au bataillon, par terre, et je commençais à paniquer ou tout au moins à me poser des questions. Peut-être qu’en fait je rêvais. Encore. Comme si depuis quelque temps je passais mon temps à faire ça. Et vu que j’étais désespérément seule depuis un bail, mon inconscient semait des caleçons noirs dans mes songes comme le petit Poucet le faisait avec des foutus cailloux. Est-ce que par hasard, il en aurait fait de même avec des dessous Athéna ? Merci pour le cadeau. Si même mon inconscient s’y mettait… Mais revenons à nos caleçons, euh, moutons ! C’était ça : c’était sûrement un rêve. Parce que sinon, je me serais souvenue comment un boxer avait pu atterrir dans ma chambre…

Je me retournais. Et j’eus comme un choc post-traumatique. Là, dans mon lit, sous ma couette bicolore prune et gris, je distinguai nettement la forme d’un corps. Il changea de position et m’offrit son plus beau profil. Belle gueule, blond, peau hâlée… je pris le temps de réfléchir une demi-seconde. Poursuivre l’effort plus longuement m’aurait donné des nausées vu l’état d’après beuverie dans lequel je me trouvais. Mademoiselle De La Tronche en Biais. Ouais, c’était un peu ce à quoi je ressemblais dans ces moments-là. Je réfléchissais à nouveau. C’était plus indiqué pour ne pas faire d’erreur. S’ensuivit alors un échange musclé entre ma conscience et moi :

— Mel ? Tu étais où la nuit dernière vers une heure du mat ? me demanda-t-elle d’une voix pleine de reproches.

  — Franchement ? J’en sais rien, j’étais défoncée à la vodka caramel… m’excusai-je platement.

Un super héros sinon rienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant