Chapitre 12

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Chapitre XII.

Un bout de chemin...

— Qu'est-ce que tu fais là ? dis-je d'une voix glaciale à Miss Pétasse.

— Je passais par là... sourit-elle avec insolence.

Mouaifff, c'est ça... Elle habitait Paris, où il y avait des tonnes de bars à la mode et elle voulait me faire croire qu'elle avait fait soixante-quinze kilomètres pour venir dans celui-ci, juste par hasard ? La seule raison pour que cette garce se trouve à ces moments et lieux précis était qu'elle ait laissé traîner ses oreilles pendant que mes amis discutaient de la soirée-surprise. Quel culot !

Lucy et Seb me lancèrent un regard où l'étonnement, la colère et le désarroi se mêlaient. Quelle poisse !

Super-Connasse – surnom qui lui allait décidément comme un gant – fit le tour et vint se poster face à moi, semblant attendre que je l'invite à nous rejoindre. C'était sans compter sur Lucy qui n'avait pas la langue dans sa poche et surtout aucune envie de la laisser nous pourrir l'ambiance.

— T'as pas d'amis ? Un groupe de pouffiasses aller rejoindre, peut-être ? Nous ne voudrions surtout pas te retenir plus longtemps, railla-t-elle.

— Elles m'attendront bien quelques minutes, lui rétorqua Myriam d'une voix mielleuse.

— Oh, mais comme c'est dommage ! Il ne reste plus de place à notre table ! dit Lucy avec un sourire mielleux.

Myriam chercha du regard un éventuel pouf solitaire : il y en avait bien un de libre à une table de 6 personnes, mais quelques minutes avant, il était occupé par un gros type, genre malabar pas très commode, qui visiblement était parti faire un tour ou peut-être se refaire une beauté. Mais je doutai qu'il soit ravi de ne plus trouver son siège une fois revenu. Si ça, ce n'est pas de la chance !

Mais c'était mal connaître Myriam, que de penser qu'elle lâcherait l'affaire comme ça ! Mes amis et moi la vîmes se diriger, pas gênée pour deux sous et d'un pas décidé, vers le groupe en question et se pencher vers eux. Je priai pour qu'au moins une personne l'envoie paître, mais elle savait y faire pour charmer les hommes.

Après tout, qui résisterait à son corps parfait, son visage parfait, sa bouche – à pipes – parfaite ? Et ce fut sans grand étonnement que nous assistâmes à son retour triomphal, accompagné de l'une de ses victimes masculines qui poussait le siège jusqu'à l'endroit exact qu'elle lui indiqua. Une chose était sûre, cette pouffiasse les avait tous envoûtés.

Elle était maintenant en face de moi. À côté de Xav. Quelle chance !

Clairement, j'étais devenue sa cible numéro un, l'homme, pardon la femme à abattre. On nageait en plein western et j'avais ma tête sur une bon sang d'affiche : Wanted dead or alive. Je lui avais soufflé – à la régulière bien sûr – le poste qu'elle briguait, du coup elle m'en voulait à mort. Je serrai les dents, décidai de faire comme si je n'avais pas compris qu'elle ferait tout pour ruiner la soirée et me contentai de lui adresser un sourire commercial.

Nous continuâmes, mes amis et moi à discuter comme si de rien n'était, mais l'ambiance était tout de même un peu plus lourde depuis l'arrivée de Super-Connasse. Elle ne cessait de se mêler de tout, jouait la Diva, passait son temps à minauder avec Seb, Vincent et Xav, son rire sonnait faux... Bref, elle m'agaçait. Et je n'étais pas la seule dans ce cas : Lucy passait son temps à surveiller le petit manège de Miss Pétasse avec nos hommes. Pas qu'elle fut une femme particulièrement jalouse, mais Myriam étant ce qu'elle était, il lui fallait être particulièrement vigilante.

∞∞∞∞∞

23 h

Le morceau choisi par Xav commença. Un peu désuet, néanmoins célèbre, ce vieux titre français continuait à avoir un certain succès auprès du public, y compris auprès des plus jeunes. Personnellement, je n'aimais pas particulièrement cette ballade « J'ai encore rêvé d'elle », considérée par beaucoup comme la chanson romantique par excellence.

Un super héros sinon rienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant