Mea Culpa
21 h
J'ouvris la porte à Xavier. Comme convenu plus tôt, il était chargé : repas thaï dans les bras et matos par terre. Ce type était tout simplement génial ! Il s'était souvenu de mon amour pour la nourriture asiatique, alors que c'était quelque chose que je lui avais dit il y a au moins un an. J'appréciais vraiment. Je m'écartai pour le laisser entrer, puis je ramassai son matériel et le déposai sur le canapé.
Debout au milieu du salon, il s'étira de toute sa hauteur, brossa ses habits d'un revers de la main, puis s'approcha d'un pas nonchalant de la fenêtre et jeta un coup d'œil dehors. Il était vêtu de noir, et si je trouvais qu'il avait une classe folle ainsi vêtu, je remarquais qu'il paraissait plus mince que lors de notre dernière rencontre, qui remontait seulement à quelques semaines. Je devais certainement me faire des idées, aussi ne fis-je aucun commentaire. D'un commun accord, nous nous installâmes pour manger, tout en devisant gaiement sur nos plats préférés et les endroits que nous avions visités et riant que ayons tant de points en communs : la bouffe, les civilisations anciennes, les films... Le découvrir ailleurs que lors de nos rencontres formelles dans les transports en commun me donnait l'impression d'ajouter une dimension supplémentaire à notre « relation » et je trouvais ça vraiment sympa. Nous nous mîmes ensuite au travail. Très perfectionniste et soucieux de bien me faire comprendre le B.A-BA du montage d'images avec un fond musical additionnel, il passa un long moment à m'expliquer comment s'y prendre avec le logiciel pour obtenir un rendu qui s'avérait être époustouflant. J'étais soufflée ! J'avais l'impression de regarder le trailer d'un film !
Sauf que son cours magistral sur l'art et la manière de marier l'image et le son m'avait fait l'effet d'un documentaire de 400 heures parlant la tribu des Dogons peuplant le Mali : très intéressant, mais tellement rébarbatif. J'en avais mal à la tête et je réprimais des bâillements d'ennui avec beaucoup difficulté. J'avais l'impression d'avoir un hamster qui pédalait dans ma tête. L'effet était terrible, j'avais la tête aussi lourde qu'après une soirée bien arrosée. Sauf que je n'avais pas bu une goutte d'alcool. Je me levai donc puis fonçai dans la cuisine pour y prendre un Doliprane et préparer des pop-corn qui seraient d'après moi d'une grande utilité, puisque j'allais regarder Xavier s'occuper de faire le montage final des bandes-annonces que je devais préparer.
Quoi ? Personne ne m'avait stipulé qu'il fallait que je m'en charge moi-même. Non, non, non. Je n'étais pas spécialement douée pour les montages vidéo et je préférais laisser ça aux spécialistes. Et je devais bien avouer que Xav faisait ça à merveille. C'était pourquoi je décidais de lui laisser le plaisir de faire les choses jusqu'au bout. À sa manière. Moi, je me chargeais de l'approvisionnement régulier en bassines de café et sucreries.
Pendant que je m'occupais de la cafetière et que le maïs sautait dans la casserole j'observais un Xavier très concentré sur l'ordinateur, et je ne pus empêcher un sourire de satisfaction de venir étirer mes lèvres. Du pop-corn bien sucré, une tasse de café bien noir, quelqu'un travaillant à ma place. Que demander de mieux ? Franchement, quand j'y pensais, avoir un geek à disposition, c'était bien. Avoir son geek perso, c'était mille fois mieux !
Je retournai dans le salon et je m'installai sur une chaise près de la sienne. Je lui tendis une tasse de café fumant qu'il ne sembla même pas remarquer, aussi je la posai à côté de lui ; au bout de quelques secondes, il me regarda et me sourit brièvement avant de retourner à son écran. De mon côté, je ne bougeais pas, me contentant de... l'observer. Je pris alors conscience de deux choses :
1/Xav était vraiment, vraiment séduisant.
2/je le mangeais littéralement du regard. Pire encore. Je ne pouvais m'empêcher de le détailler. Il avait les épaules larges, le torse sculpté en V que je devinai ferme et musclé sous ses vêtements... Ses petites lunettes lui donnaient un air sérieux que venaient contrebalancer ses cheveux en bataille. Je réprimai l'envie folle et impérieuse d'y passer les doigts. Puis mon regard glissa sur sa bouche entrouverte pendant qu'il se concentrait sur l'écran de son pc portable et je trouvais ça... sensuel. L'alerte code bleu me signifiant que je devenais franchement flippante retentit soudain dans un coin de mon cerveau. Je reportai alors mon regard sur mon saladier de sucreries. Ma santé mentale en dépendait.
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Un super héros sinon rien
ChickLitMoi, c'est Mélanie Le-Guennec, j'ai 32 ans. Depuis 3 ans, j'occupe un poste de chargée de com' pour une maison d’édition de la capitale, le travail rêvé pour la passionnée de lecture que je suis. Et je gagne assez bien ma vie... J'habite un endroit...