Chapitre 1

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Ordonnant à ses hommes de le laisser seul, le cheikh entra dans la pièce en claquant la porte. Son sang bouillonnait sous l'intensité de son irritation et il se retint de ne pas cogner férocement un des piliers en marbre qui se trouvaient de part et d'autre de la suite présidentielle. Le bruit des pas du roi raisonna lourdement sur le sol durant un certain temps avant qu'il ne s'arrête subitement pour offrir son visage au plafond. Il avait besoin de se calmer, urgemment. Il n'y avait que le désert pour l'apaiser. Or il n'était pas dans son pays. Ici, ce n'était que des building et des immeubles à perte de vue.

Ces satanées compagnies pétrolières... S'ils pensaient mettre la main sur l'or noir du Khayat, ils pouvaient toujours aller en enfer. Tant qu'il sera en vie, Hakim ne comptait pas laisser ces pilleurs bafouer ses terres.

Il se rappela de la conversation qui l'avait mis dans cet état de rage.

"Six virgule cinq milliards de dollars cheikh Al-din Jalal. Nous pourrions même faire preuve de générosité et arrondir la somme si vous acceptez un partenariat d'une durée plus longue."

À l'entente du mot "générosité", le cheikh avait failli éclater de rire. Ces imbéciles le prenaient-il pour un pauvre venu mendier ?

"Réfléchissez-y bien avant de prendre une décision definitive."

"Ma réponse restera inchangée Chandler", avait grincé le roi qui avait commencé à perdre patience.

"Vous refusez de nous laisser acheter votre pétrole. Mais sachez que votre cousin n'attend que notre feu vert pour nous le ventre à la moitié du prix que nous venons de vous proposer."

À l'écoute de ce nom, le regard vert glacial du cheikh avait givré la salle entière. Il l'avait promené sur chacun de ces vautours.

"Si vous voulez vous associer à un criminel, libre à vous. Cependant je vous le déconseille fortement. Vous n'imaginez pas ce que je suis capable de faire contre tous ceux qui se mettent en travers de mon chemin.

"Est-ce une menace?" s'était indignée l'homme d'affaires suivit par les autres.

Un brouhaha s'était créé dans la salle et alla crescendo suite à la réponse laconique du roi.

"Oui."

"Nous sommes sur un territoire..."

Nullement impressionné, le roi avait levé la main pour lui ordonner de se taire. L'américain avait obéi malgré lui car le cheikh dégageait quelque chose de féroce. Ces occidentaux avaient beau jouer aux courageux, ils avaient tous peur de lui. Ces idiots aveuglés par l'argent ne lui tenaient tête que parce qu'ils savaient à quel point l'or noir de Khayat allait les rendre encore plus riches. Et ça, le cheikh le savait. Mais il n'avait pas l'intention de leur accorder cette joie. Il avait alors décidé de mettre fin à la mascarade.

"Croyez-moi, m'avoir comme ennemi risque de vous porter préjudice plus vite que vous ne l'imaginez alors un conseil : respectez ma décision. Ma nation n'est pas à vendre", avait répliqué un Hakim au ton calme mais au regard orageux avant de quitter la salle de réunion de l'hôtel avec ses gardes.

Pour l'heure, il devait se débarrasser du cafard qu'était Majid. Son cousin qui voulait s'accaparer du trône depuis plusieurs années déjà, s'amusait à piller son propre pays et à semer la panique partout où il se rendait. Hakim le lui aurait volontiers cédé s'il n'était pas un être si cupide et intéressé par l'argent. Majid n'était pas né pour gouverner, il n'avait pas l'étoffe d'un roi. C'était juste un barbare ayant des ambitions démesurées négatives.

L'amante secrète du Cheikh Où les histoires vivent. Découvrez maintenant