Chapitre 22

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Le lendemain, Bobbie se réveilla dans un lit étrangement confortable et elle eut besoin de moment pour se remémorer les événements de la veille.


Après le départ de Hakim, elle avait été entraînée par Sania jusque dans une petite salle à manger personnelle où elles avaient dîné ensemble en compagnie de Abeer, Nasrin et des jumelles. Devant un plat de couscous aux légumes accompagné de viandes tendres fumées sur du charbon et de cocktail de fruit en guise de rafraîchissement, Bobbie s'était livrée en parlant un peu d'elle. Même si la peur qu'il arrive quelque chose à Hakim ne l'avait pas quittée, elle avait mangé avec appétit sous l'œil ravie de Sania.


Ce n'est que vers vingt-deux heures que les cinq femmes l'avaient libérée afin qu'elle se repose dans sa chambre. Après avoir fait sa petite prière de nuit, elle fit un signe de croix en demandant la protection divine pour Hakim puis elle se glissa sous le drap agréable. Dormir dans une chambre étrangère -gardée par des gardes par dessus le marché- l'avait un peu perturbée, d'autant plus que son appartement lui manquait. Mais la fatigue avait eu raison d'elle quand ses paupières étaient devenues trop alourdies pour qu'elle les maintienne ouvertes.


Ce fut en s'étirant qu'elle se mit en position assise sur le lit. Elle se gratta le cuir chevelu avant d'attraper le téléphone de Hakim sur la table de chevet faite en bois sombre et au poignée dorée. Aucun message, aucun appel manqué. En espérant qu'il aille bien et qu'il soit arrivé sain et sauf, Bobbie se dirigea vers sa salle de bain personnelle afin de se brosser les dents. Mais avant même d'attendre la porte, quelque chose l'arrêta.


En passant devant un miroir ornemental accroché au mur, elle gémit de détresse. Son teint semblable à de la cire blanche laissait à désirer, ses yeux étaient grossièrement pochés par le sommeil troublé de cauchemars et pour finir, trois petits boutons peu gracieux avaient commencé à poindre de part et d'autres de son visage. Elle n'avait jamais été le genre de femme à appliquer des produits ou du maquillage sur sa peau pour cacher ses imperfections mais là, elle en aurait bien besoin. Elle aurait tué pour avoir un anticerne et un fond de teint. Malheureusement elle n'avait pas de trousse de maquillage sur elle. Elle ne savait même pas embellir son visage alors à quoi cela lui aurait-il servi ?


Elle était encore entrain de se fixer d'un air râleur quand quatre boules d'énergie entrèrent à peine après avoir frappé pour l'avertir de leur présence. Chaima qui s'attendait à la voir au lit perdit son sourire puis fit la moue.


– Zut, elle est matinale. On sert à quoi maintenant nous ?


– Va plutôt chercher son petit-déjeuner au lieu de dire n'importe quoi ! la recadra Abeer.


Bobbie se tourna vers elles en essayant de sourire.


– Bonjour Cheika. Avez-vous bien dormi ?


– Bonjour les filles. Oui j'ai bien dormi merci. Et non, je ne suis pas votre Cheika.


– Ce n'est qu'une question de temps, la contredit malicieusement Chaima avant de s'élancer vers la sortie pour aller lui chercher à manger.

L'amante secrète du Cheikh Où les histoires vivent. Découvrez maintenant