Chapitre 52

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Un semblant de sourire aux lèvres, Hakim regardait l'autre femme de sa vie lui parler comme une pipelette. Jalili n'était pas une jeune femme bavarde de nature mais lorsqu'elle se prêtait à l'exercice, c'était beau à voir. Seul son frère avait d'ailleurs droit à ce côté d'elle.

Toutefois, Hakim décelait une attitude forcée derrière son comportement, comme si elle voulait lui cacher quelque chose. Il comptait bien découvrir ce qu'elle dissimulait mais savait également qu'il devait y aller en douceur. Lorsqu'il utilisait la force, sa sœur se renfermait un peu plus.

Remarquant qu'elle était la seule à bavarder depuis plus d'une quinzaine de minutes déjà, la princesse s'arrêta subitement avant de demander au souverain.

— Ça va ? Tu as l'air épuisé.

Comment ne pas l'être après tous les récents événements ? Cependant il cachait son épuisement derrière un masque d'homme froid devant les autres.

— Toi aussi.

Elle balaya sa réplique d'un vague geste de la main, comme s'il exagérait.

— Ne dis pas n'importe quoi, je vais parfaitement bien. Et puis entre nous deux, c'est toi qui à un royaume à gouverner.

C'est vrai que gouverner un des émirats arabes unis n'était pas chose aisée. Mais il était heureux d'être à la tête du Khayat. Sans vouloir être prétentieux, il pouvait direhaut et fort que nation avait besoin d'un homme comme lui et non d'une sous-merde comme Majid.

Il se reconcentra sur sa jeune sœur qui attendait une réponse de sa part.

— Arrête de me mentir, tu n'as jamais été bonne dans ce petit jeu là. Je reviens d'un voyage alors ça explique mon état. Mais quelle est ta raison à toi ? fit-il d'un ton taquin que personne d'autre ne lui connaissait en dehors d'elle.

— J'ai quelques soucis aussi, raconta laconiquement son interlocutrice avec un sourire fade et peu sincère.

— Développe, l'incita-t-il d'une voix apaisante mais ferme.

— Hakim je..., tâtonna la princesse sans vraiment parvenir à soutenir son regard vert identique au sien.

— Oui ?

Encadrée par le décor du salon de son luxueux appartement en Angleterre, Jalili râla comme si ça lui coûtait énormément de répondre. La jeune femme une main parfaitement manucurée dans sa longue, soyeuse et raide chevelure brune avant de lâcher faiblement dans un murmure :

— J'aimerais revenir au pays.

Hakim crut avoir mal entendu. Aussi, il haussa les sourcils avant de demander plus de précision.

— En vacances ou définitivement ?

— Définitivement.

Le roi en resta muet.

— Y aurait-il un problème par rapport à cela ? fit-elle avec une certaine peur dans la voix.

— Non. Toutefois ton choix me déconcerte, je dois l'avouer car tu n'es jamais à l'aise quand tu y viens. Néanmoins cet endroit t'appartient tout autant qu'à moi alors tu y seras toujours la bienvenue.

— Je crains juste une seule personne.

Le roi ne tarda pas à comprendre de qui sa sœur parlait.

— Ne t'inquiète pas, elle ne causera pas de problème. Présentement, elle se trouve dans la maison royale de repos.

— Tu as chassé mère du palais ?

— Il le fallait. Elle est allée beaucoup trop loin cette fois-ci.

L'amante secrète du Cheikh Où les histoires vivent. Découvrez maintenant