L'amante secrète du Cheikh

Chapitre 11

De son côté, Bobbie pénétra hâtivement dans son petit appartement. L'immeuble était entièrement cerné. Le cœur battant à la chamade à cause de l'excès d'adrénaline, elle tira sur le loquet afin de bloquer la porte pourtant fermée à clé. Elle ferma ensuite les fenêtres et la cloison donnant sur le balcon par où elle était passée. Suivant son intuition, elle alluma la télévision pour voir si on parlait d'elle aux infos. Elle tomba vite sur une interview en direct sur une chaîne people et sur l'écran, on pouvait voir son immeuble. C'était si incroyable qu'elle pensait toujours être sujette à un mauvais rêve. Ce matin encore tout allait bien ou presque. Comment les choses avaient pu dégringoler de la sorte. Et comme si ce n'était pas suffisant, elle découvrit qui l'avait si salement trahie.

– Oui, c'est effectivement moi qui ai alerté la presse.

"Madame Huang" s'étouffa Bobbie indignée alors que l'horrible voisine d'en face enchaînait :

– Cet homme me disait quelque chose durant tous ces mois et il a fallut que je tombe sur un magazine parlant des conflits divisant son pays pour que je fasse enfin le lien. Je lui ai toujours trouvé quelque chose de louche. Il ne venait que durant la nuit noire et repartait tôt le matin comme s'il cachait quelque chose avec la complicité de mademoiselle Wiggins. Et finalement j'avais raison puisqu'ils entretenaient une liaison secrète. Et cette miss Wiggins, une vraie diva qui nous cassaient fréquemment les oreilles avec son violon de malheur. Elle comptait sûrement sur ce roi pour qu'il lui paie des cours de musique, une vraie arriviste.

Sa voix était débordante de venin et de jalousie. Rageusement, Bobbie s'empara de la télécommande et éteignit la télévision pour couper l'horrible voix de madame Huang qui continuait d'inventer des mensonges sur elle. Cette vieille peau l'avait mise dans un bordel sans nom. Et puis si vraiment Hakim était un Cheikh arabe -d'ailleurs elle se demandait sérieusement comment elle avait fait pour ne pas apprendre cette nouvelle plus tôt- Bobbie ne comprenait pas vraiment pourquoi ces gens en faisaient tout un plat. Pourquoi s'acharner sur elle alors que cet homme n'était même pas australien ? Elle ne comprenait vraiment pas le monde de la presse.

Appuyée contre le demi-mur qui délimitait et séparait la kitchenette du salon, elle se tenait la tête. Sa vie lui paraissait sans dessus dessous maintenant. Tout ça à cause de Hakim. C'était donc ça qu'il lui cachait ?

Son téléphone se mit à sonner inlassablement elle y jeta un coup d'œil. Sur l'écran où siégeait l'image d'un selfie que le couple avait pris il y avait de cela quelques mois, Bobbie pu lire le prénom de son amant. Elle coupa aussitôt l'appel en marmonnant une insulte à son encontre même s'il ne pouvait pas l'entendre. Elle ne voulait pas lui parler, ni le voir en peinture.

La sonnerie s'arrêta pour reprendre moins de cinq secondes plus tard. Ça durait depuis une quinzaine de minutes déjà et à bout, elle décida d'éteindre le téléphone. C'est alors qu'elle vit qu'à présent c'était Magdalena qui l'appelait. L'australienne décrocha aussitôt.

– Bobbie ça va ?

– Pas vraiment. Je suppose que tu es au courant de la nouvelle.