L'amante secrète du Cheikh

Chapitre 16

Talhouni était une grande ville prospère fondée en plein cœur du désert. Elle était un mélange d'ancienneté et de modernité. Quelques mosquées, des ruines, des magnifiques maisons en pierres, Bobbie était ébahie par tout ce décor. Elle qui s'attendait à un trou un peu paumé était sous le choc. On avait beau être en plein milieu du désert, une fois à l'intérieur de la capitale, on ne se serait presque pas cru dans un environnement aride. Elle aurait facilement pu rivaliser avec Dubaï malgré l'absence de gratte-ciels. Le marché était bondé et très coloré. La jeep roula très lentement à travers les stands des marchands de tissus et de divers autres produits, un vrai et attrayant bazar. Certains reconnurent la voiture du roi et se mirent à le saluer sur son passage. Les petits enfants courraient derrière la jeep. En les voyant ainsi personne n'aurait pu deviner que le pays était en guerre. Cela rappela à Hakim qu'il avait une vidéo à visionner. Son humeur ne fit que s'assombrir encore plus, ce que son ami remarqua à travers le rétroviseur.

_ Laissez-moi deviner : Majid ?

Ce nom attira l'attention de la jeune australienne même si elle n'avait rien compris d'autre dans la phrase.

_ Encore et toujours lui.

_ J'aimerais que tu visionnes avec moi cette fameuse vidéo.

_ Je suppose que vous allez vous rendre à Nazif.

_ Oui.

_ Quand ?

_ Le plus tôt possible. Rendre visite aux familles de ces pauvres gens pour leur souhaiter toutes mes condoléances est la moindre des choses que je puisse faire.

_ Si vous le permettez, je souhaite vous accompagner.

_ Bien sûr mon cher ami, il en va de soi.

_ Ne vous inquiétez pas, nous mettrons la main sur lui très bientôt.

_ Je l'espère Furkan, je l'espère. Toi plus que quiconque mérite d'être vengé pour ce qu'il t'a fait. J'ai hâte d'en finir avec ce vaurien, déclara le Cheikh avant de tourner la tête vers sa maîtresse qui l'interrogeait du regard.

Elle voulait comprendre de quoi les deux hommes parlaient avec tant de sérieux mais Hakim ne lui expliqua rien. Moins elle en savait, mieux c'était. Il avait vu à quel point cette histoire de guerre l'effrayait alors au nom de quoi lui aurait-il donné des explications sur ce qu'il venait de dire ? Il comptait tuer Majid de ses propres mains mais ne voulait pas que Bobbie entende ça.

S'il s'y hasardait, Hakim savait que à ses yeux il deviendrait un assassin pure et simple. Bobbie était le genre de femme à voir le bon côté en toute personne et Majid ne serait pas l'exception. Elle était capable de trouver des excuses au diable en personne tellement elle était douce et naïve de nature.