- Cherches-tu quelque chose ?
- Euh... non. Non, j'admirais tout juste la beauté du rideau.
Elle fit mine d'inspecter et de toucher le tissu pourtant très simple et sans réel artifice. Loin d'être dupe, le cheikh relâcha le rideau en les coupant des autres. Il fit un premier pas dans sa direction puis un autre. Elle reculait au même rythme lent que lui au fur et à mesure qu'il avança tel un prédateur. Il ne s'arrêta que lorsqu'elle buta malencontreusement contre un siège au point de s'y retrouver à moitié affalée.
- Tu écoutes aux portes maintenant ? lui demanda Hakim avec une douceur tranchant avec la sévérité de son visage tandis qu'il la toisait d'en haut.
- Techniquement ce n'est pas une porte mais un rideau.
- Techniquement je n'aime pas l'insolence, surtout quand ça vient de toi car cela ne te va pas du tout.
Malgré sa position de soumission par rapport à lui était dressée de toute sa stature, Bobbie l'affronta du regard en ayant le menton fièrement redressé parce qu'elle savait que aussi sanguinaire et puissant soit-il, il ne lui ferait aucun mal. Même si Hakim ne lui avait jamais expressément avoué un quelconque amour comme on en voyait dans les films romantiques -et elle devinait qu'il était trop coincé pour ça-, Bobbie savait qu'elle était sa favorite et son unique. Ou du moins elle l'espérait. Rien que pour ça, il ne lui ferait jamais de mal et elle aurait le droit de lui dire le fond de ses pensées lorsqu'il serait en tort.
- Bobbie, ne joue pas avec les mots. Je ne tolère pas certains comportements et celui que tu viens de me montrer en fait partie.
- Peut-être que si tu me parlais ouvertement je n'aurais pas à agir de la sorte. Je ne t'ai pas encore pardonné de m'avoir caché qui tu étais et pourtant tu recommences à me dissimuler des aspects de ta vie.
Beaucoup plus préoccupé par le cas de Nazif, Hakim soupira puis la dépassa pour aller regagner sa place. Il ne voulait pas provoquer une dispute mais sa maîtresse ne l'entendait pas de cette façon. Bobbie se leva et le suivit prestement tout en demandant d'une voix exigeante :
- C'est quoi cette histoire de guerre ?
- Rien qui te concerne, il répondit froidement en retirant son bisht de noblesse.
À présent il ne conservait que sa thobe blanche et son keffieh blanc à motifs rouges. Il posa soigneusement son manteau quelque part et s'assit.
Cette fois-ci, l'australienne s'installa devant lui et non à côté. Elle voulait me confronter yeux dans les yeux et ne pas perdre ses moyens au cas où il voudrait la toucher pour justement la faire faiblir.
- Hakim je te préviens, je ne supporterai pas d'autres cachoteries de ta part. Le magazine disait que ton pays allait bientôt entrer en guerre.
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L'amante secrète du Cheikh
RomanceAux yeux de tous, le souverain Hakim al-Din Jalal est un homme froid, intransigeant que certains qualifient même de sanguinaire malgré le pacifisme avec lequel il dirige son royaume. Cependant les cœurs de pierre ont presque toujours une faille. Et...