Chapitre 13

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Quitter l'immeuble en étant encerclés par cette horde de journalistes avait été éprouvant pour la pauvre jeune femme qui n'avait jamais été au centre de l'attention médiatique. Elle se demanda si au Khayat elle aurait droit au même traitement brutal. Ils lui avaient hurlé des questions déplacées, l'avaient aveuglée avec les flashs de leurs appareils et hormis le professionnalisme des gardes du roi qui avaient entouré le couple tel un bouclier circulaire, Bobbie se serait rudement faite bousculée.


La brune avait couvert sa tête et une partie de son visage avec la capuche de son survêtement. Dans les bras protecteurs du Cheikh, elle avait enfoncé son visage contre son torse pour se protéger des flashs. Son parfum l'avait enveloppée et rassurée même si elle avait néanmoins senti le courroux que dégageait son amant à l'égard de ses gens incapables de respecter la vie privée des autres.


Elle n'oubliera jamais le soupir de soulagement qu'elle avait poussé une fois qu'ils s'étaient retrouvés à l'abri à l'intérieur de la berline. Ça avait été si cauchemardesque que sans la présence de Hakim elle se serait laissée écrouler au sol parmi tous ces paparazzis.


Un des gardes monta avec le couple. Il prit place à l'avant tout juste à côté du chauffeur et la voiture démarra aussitôt. Les autres hommes du Cheikh allaient prendre une autre voiture et les rejoindre sur le lieu du départ.


Lorsqu'elle vit son bébé, Bobbie remercia intérieurement celui qui avait pensé à mettre son instrument de musique là. Elle s'en approcha en traînant des fesses sur la banquette en cuir et s'autorisa enfin à s'éloigner de Hakim. Après tout, il n'y avait plus de journalistes dans les environs et elle n'avait plus à le coller en quête de protection.


Le cheikh remarqua l'éloignement de sa maîtresse mais se tut pour ne pas la brusquer. Même s'il aurait aimé la voir se cramponner à lui, il comprenait parfaitement bien qu'elle avait besoin d'un petit moment à elle après tout ce qu'elle venait de vivre. D'un simple coup d'œil jeté en arrière, il voulut s'assurer qu'ils n'étaient pas suivis et jura en voyant que certains journalistes aussi suicidaires que têtus s'étaient risqué à les poursuivre comme s'il s'agissait d'une chasse à l'homme. La seconde voiture conduite par les hommes de Hakim n'était nulle part en vue car ils avaient pris un léger retard.


Hakim qui avait confiance en la conduite de Sayf lui ordonna donc de semer les vautours le plus vite possible avant qu'ils n'atteignent l'aéroport de Sydney où les attendait le jet. Peu préparée à ce changement de vitesse, Bobbie fut propulsée en avant mais Hakim la retint de justesse avant que son front ne heurte l'arrière du siège conducteur.


– Attache ta ceinture habi*.


Alors que l'automobile blindée slalomait habilement entre les voitures, l'Australienne toujours en état de choc s'exécuta sans vraiment prêter attention à ses gestes. Ses doigts tremblaient tellement que Hakim dut lui venir en aide avant de s'occuper de sa propre ceinture. Après l'avoir ceinturée contre le siège, le roi vola à sa maîtresse un baiser doux et léger. Elle n'y répondit pas mais ne se déroba pas non plus. Ça ne dura qu'une infime seconde mais ce fut suffisant pour calmer la panique Bobbie dont les yeux bleus étaient brillants de larmes. Une fois de plus, Hakim s'en voulu terriblement de l'avoir mise dans un tel pétrin. Il se jura d'effacer sa peine et d'atténuer son choc émotionnel une fois à destination... Si elle se laissait faire bien sûr.

L'amante secrète du Cheikh Où les histoires vivent. Découvrez maintenant