XIV

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La lumière de sa lampe de chevet envahit la pièce, pourtant Rima a le sentiment que tout est noir.
Couchée dans son lit, serrant sa peluche lapin contre elle, Rima ne songe à rien, son esprit bien trop embrouillé pour cela, elle ce contente de respirer, et cela depuis plusieurs heures déjà.

Toc, toc, toc.

Rima ne bouge pas, ne répond pas, elle ne veux voir personne, elle ne veux entendre personne, la solitude et la seule chose que la jeune fille puisse accepter pour le moment, ça et son nounourse.
Malgré son absence d'autorisation la personne entre dans sa chambre, Rima ne regarde même pas, elle sait déjà de qui il s'agit. L'intrus ce déplace, il vient s'assoire sur le bord du lit, retire ses chaussons et vient ce coucher derrière elle, il l'encercle d'un bras et la presse légèrement contre lui, passant le second sous sa tête.
Un long moment défile sans qu'aucun des deux ne parlent, après tout que dire ? Mais le silence était trop pesant la voix de l'autre retentit avec douceur :

- Il vient d'où ton lapin ?

Excuse comme une autre pour faire la conversation et entendre sa voix, mais c'était aussi l'occasion de poser la question qu'il c'était souvant posé. Rima aurait pu sourire de sa question insignifiante et de sa tentative désespéré, mais elle n'en eu pas le courage, ce contentant de répondre d'une voix éteinte.

- Cadeau de naissance de mon père.
- Tu ne m'as jamais rien dit sur lui, sauf pour la piscine.
- Je n'ai que peu de souvenir de lui.

Un cours silence ce fit, laissant Rima comprendre que parler de son père mort leurs permettraient à tout les deux de ce rappeler, malgré la situation, qu'ils ne sont pas frère et sœur, et puis ça permettrait de parler d'autre chose, de ce changer les idées.

- Je me rappelle que je le trouvais grand et beau, il était beaucoup plus âgé que ma mère, il avait déjà les cheveux gris, pourtant je n'ai pas souvenir de rides sur son visage.

Un souvenir tendre et doux plaisant à la jeune femme qui laisse la nostalgie l'envahir sans ce rendre compte qu'une pointe de douleur domine dans sa voix.

- Il était toujours gentil et joyeux, l'alcool facile, pas méchant, mais ça énervé quand même ma mère qui le lui reprochait souvent.

Rima ferme les yeux un cours instant, ce demandant ce que son père aurait fait si il avait était présent, à vrai dire elle n'en sait rien, sa personnalité, sa manière de penser, de réfléchir et d'agir lui est totalement inconnue, aucun souvenir ne lui est resté de cette partie qu'il était.

- De quoi est il mort ?
- AVC alors qu'il était au volant, il a fini au fossé et y est mort.

La voix de Rima en parle avec calme et indifférence, ce n'est pas qu'elle s'en fiche, mais elle a appris à vivre avec, ou plutôt à vivre sans lui.

- Tu avais quel âge ?
- Cinq ans.

Rima était jeune, elle ce souvient de ne pas avoir comprit, puis en voyant sa mère pleurer des semaines durant, laissant ainsi sa grand mère s'occuper d'elle, la fillette avait fini par comprendre ce que signifie "mourir", elle avait grandi avec cette idée et avait fini par ne plus en avoir peur.
Shiki avait tout écouté avec attention, étant vraiment intéressé par le sujet, mais une dernière question demeure en lui, et pas des moindres :

- Il te manque ?
- Aujourd'hui oui.

Si il avait était là tu ne serais pas mon frère, et j'aurais le droit de t'aimer.

En réalité il lui avait beaucoup manqué au début, puis un peu moins par la suite, s'habituent à son absence irréversible, mais aujourd'hui, à cet instant, elle ce retrouve comme à ses cinq ans, son père lui manque, elle aurait aimée l'avoir près de lui pour éviter toute cette douleur amoureuse qu'elle subit.
Shiki comprit tout cela et ce fit silencieux, aillant pour seule réponse de passer sa main dans celle de Rima, entre-lassant leurs doigts dans une douce et discrète étreinte.
Après un moment de silence Rima repris la parole, voulant entendre sa voix, la seule capable de la calmer dans ses moments de tristesse.

Tu n'es pas ma sœur.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant