96. 𝐴𝑏𝑎𝑛𝑑𝑜𝑛 𝑒𝑡 𝑐𝑎𝑚𝑝𝑠.

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Je serrai une dernière fois les sangles pour être sûre que la selle ne glissera pas lorsque je montrerai à cheval. Je caressai l'encolure soyeuse de Misty avant de vérifier les sacoches pour être sûre que j'avais rien oublié.

Le coeur lourd, je marchai en tenant mon cheval pour m'approcher de la nourrice.
Les fers à cheval claquaient contre le pavé de la cour du bâtiment militaire, brisant le silence particulièrement pesant.

Cela faisait deux mois que le bataillon était parti en mission, deux mois que je n'avais pas vu Livaï. J'étais ravie de le revoir mais triste de devoir laisser Arthur pour une durée indéterminée.
Mon coeur se serra en même temps que ma gorge, lorsque je pris dans mes bras mon petit ange qui me regarda de ses yeux ronds, je vins resserrer ce petit corps contre moi pour venir poser mes lèvres sur son front.

Je me mordis la lèvre de peine alors qu'il saisit mes cheveux en gazouillant, j'aurai tellement voulu rester à côté de mon fils et m'occuper de lui comme durant ces deux mois.

Certes plusieurs fois j'avais failli éclaté en sanglots, l'absence de Livaï me pesait horriblement, même si nous nous écrivions des lettres on se contentait d'écrire le strict nécessaire. Bien que j'étais en arrêt suite au blessure j'avais pas mal été occupée avec un grave problème qui m'a provoqué des insomnies. Arthur était en avance sur ses dents de lait, il ne cessait de pleurer ou bien de mâcher le hochet que mes grand parents avaient offert. Ses petites joues avaient gonflés considérablement et étaient devenues rouges.

Le voir pleurer inlassablement jour et nuit par la douleur me rendait triste, j'essayais de le soulager en posant un tissus humide sur ses joues. Au début cela marchait à merveille. Mais un malheur n'arrivant jamais seul, il avait développé une otite. J'étais tellement angoissée, que j'avais été voir le médecin sur le point de fondre en larme.
Le médecin avait proscrit des remèdes pour faire tomber la fièvre et soulager la douleur de mon petit trésor, ce qui marcha plutôt bien.
Mais il y avait du bon aussi.

Il y avait trois semaines de cela, j'avais pu entendre pour la première fois le rire pur et cristallin de Arthur. C'était le plus beau moment que j'avais cru sentir mon cœur fondre.
Avec le conseil de la nourrice et de mes grands parents, j'ai commencé à changer lentement l'alimentation de Arthur.

Au finale j'ai découvert qu'il était un aussi grand mangeur que Livaï, il aimait absolument tout. Même les épinards ! Il était également un véritable petit asticot, il se déplaçait en roulant ce qui parvenait à me faire éclater de rire pendant qu'il me parlait dans son language bébé. Évidement gaga comme j'étais je lui répondais.
J'aurai pu être heureuse, mais il y avait une ombre dans le tableau qui faisait retomber ma joie...
Tout ces bon moments ce sont passés en l'absence de Livaï. Si cela se trouve Arthur dira son premier mot, ses premiers pas sans son père... Mais que pouvais-je faire ?

Absolument rien et c'était ça le pire.

Le coeur au bord des lèvres, j'embrassai mon petit bébé qui allait horriblement me manquer. Je humai profondément son odeur de talc et de lavande désirant incrusté son parfum dans ma mémoire, tandis que la nourrice me rassura d'une voix apaisante :

– Je vous enverrai une lettre une fois par semaine. Ne vous inquiétez pas madame Ackerman, il est en de bonnes mains.

– Pa-eu. Gazouille Arthur contre moi.

Mon coeur se serre alors que je sentais mes yeux me brûler, il déposa ses lèvres humide sur ma joue me donnant bisous baveux. J'enfouis mon visage dans son cou et fis semblant de le dévorer, un rire éclatant s'élèva venant de lui, parvenant à m'apporter du baume au coeur...
Il gesticula dans mes bras tel un petit ver. Cette scène bien que touchante me rappelait douloureusement que j'allais devoir quitter mon petit, qui lui, aurait voulu rester à mes côtés.

  𝐿𝑎𝑑𝑦 𝐵𝑙𝑜𝑜𝑑. 𝚃𝚘𝚖𝚎 1 (Lɪᴠᴀɪ X Rᴇᴀᴅᴇʀ)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant