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Rappel TW : chers lecteurs, je vous rappelle que ce roman contient de nombreuses scènes violentes, des meurtres, du sexe, ainsi que des viols.
Il s'adresse à public adulte uniquement. Bonne lecture :)

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Je la suivis, dans l'allée sombre qui menait aux poubelles des commerces de la rue piétonne. Elle pressa le pas. Je fus forcé d'accélérer le mien. Cette activité me déplaisait particulièrement. Quand je fus certain que nous étions assez à l'abri des regards, je l'attirai entre deux containers, en la poussant contre le mur. J'appuyai sur sa nuque pour la pencher en avant. Je n'eus que sa jupe mi-longue à soulever pour la pénétrer, sans aucun préliminaires. Elle se tordit au rythme de mes coups de reins. Mes mains serrèrent son cou. Je la maintins fermement dans cette position, ramenant brutalement son corps à moi à chaque saccade. Les activités physiques étaient pour moi une source de désarroi en général. Lorsqu'il s'agissait de contenter mes fringales, j'avais l'impression de me nourrir plutôt que de me dépenser. J'accélérai la cadence, sentant mon orgasme arriver. Je plaquai une main sur sa bouche pour couvrir ses gémissements. Seulement quelques minutes d'efforts pour parvenir à l'extase.

Lorsque je retirai le préservatif pour le jeter, je ne la voyais déjà plus dans mon champ de vision. Voilà mon genre de filles. Celles qui buvaient trop. Celles qui ne rechignaient pas à passer à l'acte immédiatement et n'importe où. Celles que l'on prenait à la hâte, sans promesse, qui ne se faisaient pas prier pour déguerpir. Désinhibées, elles ne ressentaient aucune honte, aucune douleur, ce qui rendait les ébats aussi intenses. Je remontai dans ma voiture, satisfait de cette virée.

***

Mon réveil émit un bruit strident, me sortant d'un sommeil troublé, dans une panique génératrice d'adrénaline, fait rare pour moi. Penaud, je m'interrogeai en contemplant l'objet de malheur, jusqu'à me souvenir de ma convocation au « pôle emploi » ce matin-là. Voilà une journée qui s'annonçait des plus désagréables. Je me traînai jusque dans la salle de bains, évitant soigneusement mon reflet. Je reniflai mes vêtements pendus sur un des crochets, « ça ira ». Je m'aspergeai de déodorant et de parfum, puis je me décidai à effectivement sortir de chez moi. Me recroqueviller sous ma table était une option plus prometteuse pourtant. Me remettre sous ma couette aussi. Seulement l'essence pour mes sorties, le cash pour me payer au moins un verre lors de mes chasses, tout cela ne tombait hélas pas du ciel.

Évitant soigneusement de m'installer à proximité d'autres personnes dans la salle d'attente, je me tins debout dans un recoin jusqu'à entendre l'appel de mon nom. Ils avaient changé les locaux depuis ma dernière visite. Il n'y avait plus de personne dans le hall d'entrée, seulement une machine avec des choix pour obtenir un ticket. Quand l'écran nous sommait, il fallait sonner à la porte, filmée. J'imaginais un long couloir vert sombre derrière. Un ascenseur au tapis rouge recouvert de dorure et trop éclairé. Il descendit. Il s'ouvrit sur un nouveau couloir, en pierre, les pieds de la demoiselle qui venait de passer la porte foulaient la terre battue. Elle couvrit son nez, la moisissure lui donna la nausée. Des cris retentirent, elle voulut faire marche arrière, impossible, deux hommes musclés la saisirent, ses pieds ne touchèrent plus le sol...

« Ah tiens c'est mon tour », pensai-je.

Gris. Les murs du couloir étaient juste gris sale, moroses, mais pas terrifiants, surtout avec des bureaux vitrés. J'avais vu juste pour les deux hommes musclés, un de chaque côté du couloir. Ils ne protégeaient toutefois pas les usagers, plutôt le personnel. Je comprenais aisément que l'on puisse s'emporter parfois, les agents ici ne se montraient pas toujours des plus futés. Ma conseillère, avec ses cheveux noirs frisés et hirsutes, ses lunettes allongées sur le bout du nez, ses ongles roses manucurés, n'avait pas changé.

AnormalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant