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9h 19

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9h 19.



« Même pour jouer son propre rôle, il faut se maquiller. »

Stanislaw Jerzy Lec.

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En marchant, je vois une petite fille de dos attendre le feu pour traverser, la main tenue par une femme que je suppose être sa mère.

Ses cheveux tirent vers la couleur miel, bouclés sur les pointes, les coudes égratignés, la corpulence identique à celle d'Eva... Ça me paralyse.

C'est fou comment on dirait Eva. Je pense même rêver.

Sur un coup de tête, je crie : Eva.

La fillette, sa mère, ainsi que d'autres paysans se sont retournés vers moi interpellés par ma grosse voix. Je remarque alors que la gamine en question a un visage qui n'a complètement rien avoir avec ma fille. Le nez trop fin, les yeux bleus, la forme de la bouche un peu plus mince, les sourcils presque invisibles.

Et moins belle aussi.

Les regards sur moi retournent à leurs activités. J'ai trop honte. Sérieux.

J'achemine jusqu'à ce café juste à côté, mon livre en main.

Je ne tiens pas du tout à être comme ces gens dans les films qui virent au parano en considérant chaque silhouette qu'ils voient comme leur proche perdu. J'ai pas envie de perdre la boule, moi.

Je décide donc de chasser Eva de mes pensées. Voilà d'ailleurs la raison de ma sortie. L'appart m'étouffait non seulement par la solitude mais aussi que partout où mes yeux se posaient, je repensais aux souvenirs passés ensemble.

Non pas que je veux me débarrasser d'elle, non jamais ! C'est juste que la savoir partie à tout jamais me fait tellement souffrir.

Si seulement vous pourriez savoir à quel point...

En voulant rentrer dans le café, je persécute un corps fragile et doux par manque d'attention. Par réflexe, j'attrape son porte-gobelet qui contient quatre cafés qui en une fraction de seconde ont failli atterrir par terre.

Cette femme que j'ai bousculé me donne une impression de déjà vu. Elle arrange sa tenue, la tête baissée.

:- Purée... Quelle maladroite je fais. Murmure-t-elle dans sa barbe

Si le Bonheur avait un Nom.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant