Fantomes

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Le regard inquiet, sa main dans la mienne, mon angoisse monte de minutes en minutes. Pour une fois, c'est moi qui suis de l'autre côté à attendre le fameux réveille. Il à l'air bien, paisible, serein, totalement contraire avec son état physique. Quelques pas sur le parquet me sort un peu de ma petite bulle.

-Aastronomia, dit Sirius d'une voix douce. Viens manger s'il te plaît, il va pas s'en aller.

Je tourne la tête pour regarder un petit peu Sirius avant de reposer mes yeux sur Remus. Je me pince les lèvres avant de lâcher doucement à contre cœur sa main.

-Ca fait 2 jours que tu n'as pas manger...
-C'est rien ça, ce n'est qu'un détail.

Il soupire et descend, je le suis de près pour ne pas avoir le droit encore une fois à sa crise légendaire de maître Black. Je m'installe sur une chaise autour de la grande table, tout me semble vide, dénué de sens. Il se tient à quelques pas de moi, un verre de vin à la main, adossé au mur ; je déteste quand il me regarde ainsi. Il commence à se décoller du mûr et s'installe en bout de table, l'envie de me dire quelque chose lui brûle les lèvres. Depuis le temps que je le connais, j'ai bien saisit toute ses petites mimiques.

-Te fatigues pas surtout si c'est pour faire les mêmes remarques que hier.

Il fait une drôle de tête, je suis devenue piquante en seulement quelques secondes. Il prend une gorgé et repose doucement son verre, il me regarde ensuite.

-Non pas du tout mais si tu penses que c'était ça, libre à toi.

Un silence s'installe comme si finalement il avais sa place ici. Kreattur apporte nos assiettes en traînant des pieds, j'attrape ma fourchette pour jouer avec le bord de ma purée.

-Je m'inquiète pour toi...

Je relève les yeux vers Sirius, les bras croiser sur la table, il plante ses yeux dans les miens. Je n'ai pas la force et encore moins le courage d'une Gryffondor pour oser m'y confronté aujourd'hui.

-Aastronomia, tu es mon amie. Et les amis ça s'entraide...
-Je sais...
-Qui à t-il ?

Je regarde mon assiette comme si tout mon courage été dedans. Comme si, la purée allais se mettre en un petit tas, former un bonhomme, se dressé et dire tout ce que j'ai sur le cœur. Il fallait que je me résigne moi à parler, de prendre mon courage et de me livré à quelqu'un. Quelques larmes s'écrasent sur ma main, de rage je les envoies valser. Alors que j'ouvre la bouche, ma gorge se serre, elle me fait mal et laisse transparaître toute mes émotions en tremblant.

-Je... Pour la première fois c'est moi qui est de l'autre côté du lit... Tout m'échappe et j'ai peur... J'ai affreusement peur de ne pas être à la hauteur et de tout gâché... De rien pouvoir rattraper...

Il se lève et me prend dans ses bras, je me sens un peu comme écrasé par sa taille mais rassurer de l'avoir. Je renifle comme une enfant alors que mes yeux se prennent pour un toboggan de club aquatique.

-Je sais ce que ça fait et à quel point c'est dur, dit-il.
-Non... Tu ne peux pas comprendre Sirius... Pas cette fois...
-Avec toute les fois où j'ai faillis te perdre, je peux bien le comprendre.

Je fait non de la tête, mon cœur lui crie l'envie de lui dire, de tout lui dire. Que Odin me protège à condition que je change toute l'histoire. Que je suis au courant de toute leurs morts sans exceptions mais surtout les conditions. Que j'ai tout vue grâce à lui, que le jour où la professeur de divination à été en panique, c'est que elle a pu le voir. Que je suis une bonne à rien, que je n'arrive à rien changer et que les prochains serons Lily et James. Puis mes peurs, mes doutes, que si j'échoue que va t-il se passé ? Que se passe t-il si quelqu'un meurs plus tôt que prévue ? Je me sentirais coupable à vie si jamais ça devais se passé, je me sentirais d'autant plus coupable de ne pas pouvoir les sauvés. Des « si » qui reste en suspension, que même Dumbledore n'a pas à connaître. Mon cerveau me résonne de ne plus continué à parler pour ne pas poser de soupçon dessus, ça serais trop dangereux. Pourtant chaque jour devant le miroir ou bien à chaque fois que quelqu'un de néfaste est près de moi, je suis en cesse rappelé à l'ordre par ce médaillon. Je ne sais pas si je doit en être fier ou bien en avoir peur, être appel pour le dieu de la mort est-il vraiment une bonne chose ?

Le Patronus - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant