Candice Renoir

Son bureau au rez-de-chaussée

Elle monte les escaliers 2 à 2 et fonce dans le bureau d'Antoine en fermant la porte derrière elle.
ANTOINE: Ah ben c'est pas trop tôt. (Il se rapproche de Candice.) Candice t'es allée faire quoi ? Il faut que tu fasses gaffe, ton brigadier a débarqué dans mon bureau. J'ai inventé une histoire mais je suis pas sûr qu'il l'ait gobée.
CANDICE: Mais si, il a tout gobé. Bon alors. J'ai retourné tous mes dossiers et j'ai trouvé...
Elle lui montre la photo.
Regarde, c'est exactement pareil, la même tulipe, au même endroit. J'ai vérifié et la tueuse est sortie de prison il y a 2 mois pour bon comportement. Elle s'appelle Mathilde Collet, c'est une vraie psychopathe, elle avait observé sa victime pendant des semaines pour savoir où il allait et ce qu'il faisait avant de passer à l'acte. Elle l'avait attendu dans un endroit isolé où il allait tous les lundis et elle l'avait étranglé et pendu à une corde pour faire passer sa mort en suicide. Ils étaient ensembles au lycée et elle était amoureuse de lui mais lui et son groupe d'amis l'harcelaient. Elle lui a tout avoué 10 ans après mais il n'a pas voulu d'elle alors elle l'a tué. Et après elle tué sa femme, si c'est elle, elle fera pareil, il faut qu'on agisse maintenant.
ANTOINE: Candice, elle peut pas l'avoir tué, Nathalie n'a rien vu à l'autopsie: pas de trace d'étranglement, de lutte, de substances anormales dans son organisme.
Candice réfléchit.
CANDICE: Rien vu à l'autopsie...
ANTOINE: Voila, donc tu te rends compte que c'est pas...
CANDICE (lui coupant la parole): Mais bien sûr ! Pourquoi j'y ai pas pensé avant. Elle l'a empoisonné..
Antoine lui coupe la parole.
ANTOINE: Candice...
CANDICE: Mais avec un poison qu'elle savait invisible à l'autopsie. Mathilde est très intelligente et très minutieuse... (elle va à l'ordinateur) et elle travaille dans un magasin de plantes. Elle a très bien pu acheter des graines de ricin, et elle savait que c'était toxique même à très faible dose donc peu visible à l'autopsie.
ANTOINE: Bon écoute Candice, je vais en parler à Nathalie pour qu'elle fasse des analyses plus profondes. Mais en attendant toi tu bouge pas. C'est mon enquête, c'est moi qui gère. Tu vas t'attirer des ennuis. (Il pose ses mains sur les épaules de Candice.) Déjà que tu vas être mutée, j'ai pas envie de te faire perdre plus.
CANDICE: Antoine, c'est toi que je veux pas perdre. (Elle le regarde dans les yeux et des larmes commencent à couler.)
Le reste je m'en fiche. Mais toi...t'es ce qui compte le plus pour moi. Je t'aime, je peux pas vivre sans toi.
Antoine est très touché. Ils s'aimaient, mais jamais ils ne s'étaient dit ce qu'ils ressentaient. Ils étaient fusionnels, ils n'en avaient jamais eu besoin pour se comprendre.
Antoine la prend dans ses bras.
ANTOINE: Moi aussi je t'aime Candice. Jamais tu me perdras je te le promet. (Il s'écarte et la regarde dans les yeux en lui caressant la joue.) Je te lacherais jamais Candice. Je resterais toujours près de toi.
Le commissaire toque au bureau d'Antoine puis rentre. Candice s'essuie les yeux rapidement.
COMMISSAIRE: Je dérange ?
CANDICE: Non non allez y, j'allais partir.
Elle sort du bureau.
BRIGADIER: RENOIR !
Candice sursaute.
CANDICE (timidement): Brigadier...
BRIGADIER (criant): Qu'est-ce que vous foutez là ?
CANDICE: Et bien... je vous cherchais.
BRIGADIER: Vous vous foutez de moi en plus ? (la prend avec lui) Allez, venez avec moi et vous bougez plus de votre bureau jusqu'à la fin de la journée.
Candice, le cœur lourd, retourne dans son bureau au rez-de-chaussée.

Pendant ce temps, Antoine parle avec le commissaire.
ANTOINE: Ça a donné quoi la femme de la victime ?
COMMISSAIRE: Apparemment son mari avait l'impression d'être suivi mais c'était surement des hallucinations. Et la fleur, elle lui aurait acheté le matin.
ANTOINE: Rien d'anormal alors ?
COMMISSAIRE: Non, j'appelle le proc' pour classer l'affaire..
Antoine ne sait pas quoi répondre, il laisse le commissaire sortir du bureau.