L'aveu

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Antoine attend qu'il soit parti et sort à son tour pour aller voir Nathalie.
NATHALIE: Antoine. Qu'est-ce qui me vaut le plaisir de ta présence ?
ANTOINE: Il faudrait que tu fasse des analyses complémentaires sur la victime pour savoir s'il y a de la ricine dans son sang.
NATHALIE (étonnée): D'où tu sors ça toi? T'étais persuadé que c'était un accident et tu ne m'as jamais demandé d'analyse complémentaire.
ANTOINE: J'ai un mauvais pressentiment...
NATHALIE: Non...c'est quand même pas Candice qui t'a mis ça dans la tête !? (Antoine la fuit du regard.) Antoine, si quelqu'un apprend qu'elle enquête, vous êtes morts tous les deux !
ANTOINE: Oui, je sais. J'ai essayé de l'en dissuader mais tu connais Candice, elle est têtue... et elle n'arrêtera pas tant qu'elle aura pas sa réponse...
NATHALIE: Bon ok je vais regarder, mais je te garantis rien.
ANTOINE: Merci. Et, si tu veux bien le garder pour toi.
NATHALIE: Mais oui... je ne vais pas le crier dans tout le commissariat. Et puis je commence à avoir l'habitude de vos petites manigances à tous les deux. Mais faites attention, c'est en train de vous retomber dessus.
Il sort et s'apprête à retourner dans son bureau lorsque Mehdi l'interrompt.
MEHDI: Antoine, on a un petit souci.
ANTOINE: Quoi ?
MEHDI: La femme de la victime, Alice Rouget, elle dit qu'elle a tué son mari. Elle t'attend en salle d'interrogatoire.
ANTOINE: Quoi ? Mais c'est quoi encore ce bordel ?
Il rejoint le commissaire en salle d'interrogatoire.
ANTOINE: Bon, expliquez nous comment vous avez tué votre mari puisque votre voisine affirme vous avoir vu chez vous à l'heure du meurtre.
A.ROUGET: Je l'ai empoisonné 2 jours avant. Dans son téléphone j'avais trouvé des messages d'une femme qui lui disait qu'elle l'aimait, qu'il lui manquait... Alors je lui ai demandé de s'expliquer, j'avais compris qu'il me trompait. Mais il a tout nié. Il a dit qu'il savait pas qui était cette femme mais que c'était une folle. J'ai fait semblant de le croire et il y a cru.. Quel idiot ! Il a vraiment cru que j'allais gober ça. Alors j'ai attendu le soir. Et quand je lui ai fait son thé j'ai versé un peu de poison. (Elle se met à pleurer.) Je m'en veux tellement...
COMMISSAIRE:  C'était qui cette femme?
A.ROUGET: Je sais pas... Je sais pas il n'y avait pas de nom juste un numéro.
ANTOINE: Quel poison vous avez utilisé?
A.ROUGET: J'ai versé de l'arsenic que j'avais acheté à la pharmacie juste avant. Le matin de sa mort, il s'est plaint de douleurs abdominales et de nausées alors je l'ai convaincu d'aller prendre l'air, que ça lui ferait du bien. (Elle se remet à pleurer.)
COMMISSAIRE: Madame, vous n'avez pas tué votre mari. On n'a pas trouvé d'arsenic dans son sang à l'autopsie.
ANTOINE: Si quelqu'un vous fait chanter ou vous menace, il faut nous le dire.
A.ROUGET: Mais personne ne me menace. Je suis la seule responsable. J'ai tué mon mari.
COMMISSAIRE: C'est impossible. Brigadier, relâchez la, elle est innocente.
Antoine et le commissaire sortent de la salle d'interrogatoire.
COMMISSAIRE: C'est bizarre que soudainement elle vienne nous voir. Il s'est passé un truc, il faut qu'on découvre quoi.
ANTOINE (embêté): On aurait peut-être dû la garder cette nuit pour la cuisiner demain matin. Il faut qu'elle parle...
Il faut que j'y aille, on avisera demain.

En sortant, il croise Candice. Elle s'éclipse de son bureau et ils se mettent à l'écart pour parler.
CANDICE: Alors l'enquête vous en êtes où ?
ANTOINE: J'ai demandé à Nathalie de faire des analyses complémentaires mais elle a deviné que c'est toi qui me l'a demandé. Il faut vraiment que tu fasses attention Candice.
CANDICE: Non mais moi ça va, ne t'inquiète pas. Mais il faut que vous protégiez la femme de la victime, Mathilde Collet va s'en prendre à elle Antoine.
ANTOINE: Mais je peux pas Candice, tout le monde va se poser des questions. Elle est venue dire qu'elle a tué son mari tout à l'heure mais rien ne concordait alors le commissaire l'a relâché. Je pouvais rien lui dire sans qu'il devine tout. Et puis pour l'instant on a aucune preuve. On attend le retour de Nathalie et on voit en fonction de ça, ok ? Mais toi, tu fais attention à toi, je m'en occupe.
CANDICE: Bon ok, on attend jusqu'à demain. Mais pas plus, c'est trop dangereux.
ANTOINE: Promis.. Je vais chez le substitut. (Il lui tend des clés) Tiens c'est les clés de chez moi. Vas-y et je te rejoins quand j'ai fini.
CANDICE: Oui, ok.
Il commence à partir.
CANDICE: Antoine.
ANTOINE: Oui ?
CANDICE: Bon courage.
Il lui sourit tendrement puis part.
Candice décide d'aller voir Paul Perrier.
P.PERRIER: Ah commandant ! Je vous attendais. Je savais que vous finiriez par venir.
CANDICE (s'asseyant): Bon, ok, vous aviez raison. Ça ne va pas top. J'ai été rétrogradée et un brigadier me suit partout pour détecter la moindre petite erreur. Mais ce n'est pas le pire.
P.PERRIER: Et, c'est quoi le pire alors ?
CANDICE: Je vais être mutée.
P.PERRIER: Mutée ?
CANDICE: Oui. A Valenciennes.
P.PERRIER: Mais c'est là où habite votre mère ? C'est bien ça pourra vous permettre de renouer avec elle et de prendre un peu de recul.
CANDICE: C'est bien ? Mais vous vous foutez de moi ! J'ai tout ici moi, si je pars, je vais tout perdre. Et puis, et puis Antoine..
P.PERRIER: Quoi Antoine ?
CANDICE: Fin, le commissaire Dumas... (Elle marque une pause). Vous répéterez rien de ce que je vais vous dire ?
P.PERRIER: Évidemment.
CANDICE: ... Je l'aime. Ça fait des années qu'on dissimule nos sentiments. Maintenant, on a décidé d'arrêter de se soucier des autres.
LE PSY: Ah, je vois. Et en quoi je peux vous aider ?
CANDICE: Si je pars sans lui, qu'est-ce que je vais devenir ?
LE PSY: Qu'est-ce qui vous dit que votre relation ne tiendra pas ? Voyez-le comme quelque chose de positif. Ça vous permettra de vous recentrer sur vous et de réfléchir un peu. Et au contraire, ça pourra renforcer vos liens avec lui.
CANDICE: Mais comment voulez-vous que je le voie comme quelque chose de positif ? J'ai besoin de lui, vous comprenez ? Mais de lui en chair et en os: de le prendre dans mes bras, de sentir son odeur...De le sentir près de moi. (Elle reprend ses esprits.) Il faut que j'y aille.
Elle se lève d'un bond et part sans se retourner.
LE PSY: Commandant ! Commandant attendez on a pas fini.
Candice s'adosse sur le mur en sortant. Elle se pince les lèvres et respire profondément pour ne pas pleurer, puis, elle sort du commissariat pour se rendre chez Antoine.

Candice Renoir Où les histoires vivent. Découvrez maintenant