Chapitre 6) Le prince, l'amiral et le tyran

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Plaine de marathon rivage

- Ah ! Artapherne je te cherchai justement.

Le neveu du roi des rois se retourna et aperçut alors l'individu qui venait de le héler. Un homme encore dans la force de l'âge et qui marchait sur ce sable étranger d'un pas des plus confiant.

S'il avait eu un doute en ne reconnaissant pas sa voix, dont la teinte changeait légèrement au gré du vent marin particulièrement violent en cette saison, en revanche il n'y avait qu'un seul homme sur toute cette plage pour dégager une telle aura confiance et de certitude :

L'amiral Datis.

Pour autant, Artapherne ne répondit pas immédiatement à son salut, se contentant de faire répéter une ultime fois ses éclaireurs.

- Vous êtes certains de ce que vous avez vu ? Il n'y a pas de doute possible ? C'est bien vers ici qu'ils se dirigeaient ?

- Absolument certains, confirma l'un des éclaireurs, il n'y a pas l'ombre d'un doute possible. Tous armés et en armure. A ce rythme il ne leur faudra que quelques heures pour être sur place.

- Ils seront là avant le crépuscule, confirma un second.

Artapherne jura en silence.

Les Perses venaient tout juste d'accoster sur la plage et le débarquement ne faisait que commencer. L'expédition punitive pouvait compter sur près de 200 000 hommes, ceci en incluant les servants, les bagages et toute la cohue qui accompagnait habituellement les expéditions de ce type. Le nombre avait toujours été un élément en faveur des Perses.

L'empire était vaste, très vaste, regroupant une multitude infinie de tribus, ethnies et autres clans de toutes origines et de toutes races.

Mais ce qui était bien la grande force de l'empire se révélait bien souvent être sa plus grande faiblesse. Et de cela Artapherne dont le père avait écrasé la révolte en Ionie une décennie auparavant, ne le savait que trop bien. Plus on était nombreux, plus la multitude de chose à faire devenaient conséquentes et surtout chronophage, à commencer par débarquer les troupes et le matériel.

- Combien sont-ils ? demanda t'il finalement à l'éclaireur après ce long silence.

Les différents groupes d'éclaireurs se concernèrent du regard un instant et le premier déclara :

- Depuis le nord -ouest je dirai un bon millier sans plus.

- Quant à l'armée du sud-ouest, renchérit le second, dix mille, peut-être plus.

- Dix mille ? répéta Artapherne. Et ceux-là sont ceux avec les boucliers décorés de chouette pour certains ?

Les éclaireurs hochèrent la tête en silence, hésitant et devant leur expression le prince Artapherne, neveu du roi des rois sentit que quelque chose clochait. Mais le prince ne possédait ni la patience ni l'envie d'attendre.

- Qu'y a t-il de plus encore ? Parlez c'est un ordre !

- Excusez-nous votre altesse mais... Ces grecs, ils sont... ils ne sont pas, comme on nous l'avait décrit, comme on le pensait.

- Sauf votre respect votre grâce, ils sont vraiment très bien équipés, en bronze et en cuir lourd.

Artapherne hocha la tête, faisant signe qu'il avait bien assimiler l'information.

- Je vois, dit-il d'une voix calme avant de les congédier d'un revers de la main.

Et les éclaireurs après s'être inclinés, partirent sur le champ se reposer. Le prince perse se tourna alors enfin vers l'amiral Datis.

A la grande gloire des guerres médiques: marathonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant